Article paru dans La Savate n°256, lundi 10 décembre 2001 Harmonisation Une autre Europe est possible ? par Francisco PADILLA
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Le sommet des chefs d'Etat de l'Union Européenne qui se tiendra ce 14 décembre à Laeken viendra clôturer cette décennie ayant suivie l'effondrement du bloc soviétique durant laquelle le gros des efforts consacrés à la construction européenne ont été orientés vers la création de la monnaie unique. La liste de priorités pour la décennie à venir devrait - une fois le cap de l'Euro franchi - s'orienter davantage vers les défis de l'élargissement de l'Union ainsi qu'à la construction d'une véritable Europe sociale et politique. Telle est en tout cas la volonté affichée par la plupart des leaders des principales tendances politiques des pays membres de l'Union.
Néanmoins, un tel programme ne suffit pas à apaiser la honte et le malaise qui croît au fur et à mesure que le temps passe.
Comment allons nous justifier devant nous mêmes et les générations futures le soutien apporté par l'Europe aux croisades américaines dans le golfe persique ? Pouvons nous - à l'instar des leaders européens tels Blair, Chirac, Schroëder - ou le Conseil de ministres européens affirmer qu'il s'agit d'une guerre de "la Démocratie et du Bien contre la Barbarie" ? Comment souscrire à une tel discours manichéen alors que les démocrates d'Europe faisons aussi partie des vingt pour cent des nantis de la planète (disposant de quatre-vingt pour cent de la production mondiale) et que deux milliards de personnes vivent dans la précarité absolue en voyant leurs droits essentiels et leur dignité bafoués chaque jour ? Il s'agit là aussi - somme toute - d'une forme de barbarie.
Alors que les U.S.A n'ont toujours pas ratifié la création d'un Tribunal Pénal International censé pouvoir incarner une dimension minimale de justice internationale non soumise à la volonté vengeresse d'un Etat aussi puissant soit-il -, comment justifier cet appui non seulement symbolique à cette croisade baptisée "Justice illimitée" ? Visiblement les exécutants d'une telle "Justice" n'ont ni la volonté ni l'intérêt de voir naître une telle instance.
Il est vrai que si un tel tribunal existait on aurait pu traduire en justice non seulement Pinochet et d'autres dictateurs partout dans le monde ou encore éventuellement Ben Laden mais aussi leurs soutiens économique et militaire émanant souvent de l'Administration Américaine tels Kissinger, la CIA et bien d'autres.
Les libertés démocratiques et les valeurs de solidarité et tolérance qui font la fierté de l'Europe, ne gagnent pas avec un tel soutient ni avec une telle guerre.
Un ensemble de dispositifs de contrôle, en parfaite contradiction avec ces valeurs sont mis en place tels les écoutes téléphoniques des personnes jugées suspectes, notamment les milieux musulmans. Au Royaume-Uni, l'on décide à la hâte d'introduire une carte d'identité - chose qui aurait été impensable il y quelques mois à peine - tandis que, parallèlement, au niveau européen, les politiques d'immigration évoluent de plus en plus vers une logique sécuritaire et mesquine. Tel est en tout cas le prix à payer si nous voulons continuer à sauvegarder nos privilèges de nantis. Nous pourrons continuer à monopoliser le gros des ressources mondiales à condition d'ériger des nouveaux murs sophistiqués capables de contenir le désarroi et la colère des 'laissés pour compte' de la mondialisation non seulement à l'externe mais également à l'interne. La contrepartie d'un monde où la communauté des privilégiées s'autorise elle-même à punir des "régimes délinquants" est celle des sociétés riches et repliées sur elles mêmes où la surveillance et la "tolérance-zéro" prennent la relève du dialogue et de la solidarité. Est-ce l'Europe que nous souhaitons ?
Il serait pourtant trop court d'affirmer que les contraintes géopolitiques ou autres empêchent l'Europe d'agir autrement. Le 14 novembre passé, lors de la conférence interministérielle de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) à Doha (Qatar), les 142 pays membres de l'organisation se sont mis d'accord sur l'ouverture d'un nouveau cycle de libéralisation du commerce. Comme à Seattle, ni le social, ni l'environnement ni la démocratisation de l'institution n'étaient au programme. Or à l'époque l'administration Clinton et l'Union Européenne soumises à la pression de la société civile et des medias avaient fait échouer l'ouverture d'un nouveau cycle qui ne pouvait que consacrer et relayer la logique qui creuse - chaque jour davantage - le fossé entre riches et pauvres. Dans un contexte de guerre où le spectre de la récession a très vite substitué l'euphorie des milieux financiers un accord qui n'aurait jamais été accepté il y a peu de temps à été obtenu à l'arraché. Cette fois-ci, l'Union Européenne à fait profil bas et cherché à obtenir "un accord à tout prix".
Que se serait-t-il passé si la Commission Européenne et plus largement l'ensemble des institutions de l'Union avaient été placées sous un véritable contrôle démocratique et citoyen ? En tout état de cause il n'est possible d'assurer que les choses se seraient passées autrement - il m'arrive parfois d'être pessimiste à cet égard. Il n'en reste pas moins que cela aurait ouvert d'autres possibilités qu'un accord à tout prix indigne de la confiance que des centaines de millions de personnes placent dans la construction d'une autre Europe et d'un autre monde. Si ces 13 et 14 décembre l'on parvient à rassembler les cent mille personnes attendues lors du sommet de Laeken, cela constituera un signe fort et par là une contribution ne fut-ce qu'indirecte à la transformation et démocratisation nécessaire des institutions européennes.
Sommes-nous prêts à tenter de relever le défi d'une autre Europe ?
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