La Savate - Défendre une vision de l’enseignement

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Parcours turbulent. Ces derniers temps les étudiants de Louvain semblent plus contestataires que d’habitude. Dans les journaux, à la télévision, sur internet on les voit, on les entend. Ils lancent des pétitions remettant en cause les décisions de l’université, émanant d’ailleurs le plus souvent directement du recteur, et saisissent l’occasion d’entrer en débat avec la communauté universitaire. Début de semaine, les contestataires ont protesté contre la nomination de Pascal Lamy, commissaire au commerce extérieur de l’Union européenne, (voir les brèves pour un résumé des résultats) en tant que docteur honoris causa de l’UCL, la plus haute distinction honorifique universitaire. Le président de l’AGL ne prononce pas de discours et boycotte avec les membres du comité la remise de l’insigne; une centaine d’étudiants aux visages blanchis faisant un concert de casseroles ralentissent de façon festive le cortège académique, en lui barrant momentannément la route pour faire passer le message de leur opposition à la libéralisation des services publics.

Au coeur de l’action de l’AGL : l’enseignement. Qu’est ce qui provoque une telle réaction chez les étudiants? Non pas tant la personne de Pascal Lamy que ce qu’il représente. C’est à dire les politiques que mène l’Europe en matière de mondialisation, et le discours promu par cette dernière sur l’enseignement. Pascal Lamy est en effet le commissaire qui s’assied au nom de l’Europe à la table des négociations, même si au préalable c’est le conseil des ministres européen, dont font partie nos ministres, qui définit la position défendue. L’attitude des étudiants manifeste leur refus d’une politique qui menace la qualité et l’accessibilité des services publics et notamment l’enseignement, qui fait passer des décisions politiques pour des actes techniques et qui développe une vision utilitariste de l’enseignement. C’est aussi au vu de cette position que ce dimanche ces étudiants se seront rendus à Bruxelles pour rejoindre des milliers de citoyens récusant les négociations actuelles en premier lieu desquelles celles de l’AGCS (accord général sur le commerce des services). Pour l’Assemblée Générale des Etudiants de Louvain et ceux qui la rejoignent, la semaine dernière était l’occasion de réaffirmer l’opposition à la marchandisation de l’enseignement et toute action qui la cautionnerait.

Des élections à l’AGL. Un tel rugissement d’opposition de valeur concernant l’enseignement mérite d’être défendue et soutenue à long terme. Mais comment défendre sa vision de l’enseignement, préserver la formation supérieure que l’on désire pour soi même et pour autrui ? Manifestement, plusieurs moyens ponctuels viennent immédiatement à l’esprit. D’ailleurs on les a vus la semaine passée : manifestations, actions médiatiques, débats publics, etc. Cependant, pour la longue route, un travail de proximité avec les autorités académiques et avec les acteurs divers de LLN est nécessaire afin de forger une vision commune de l’Université et la ville qu’elle habite. Ainsi, le propre de l’AGL est de défendre une vision estudiantine de l’enseignement auprès des autorités académiques. Naturellement, elle fait cela par le biais de nombreux projets sociaux et culturels dont on parle brièvement dans les pages qui suivent.

Avec les élections qui approchent à grand pas, pour le 26 et 27 février, l’heure est venue de réarticuler ses positions et ses résolutions sur l’enseignement (liberté d’accès, échec, réforme de Bologne, etc) et tout ce qu’il entraîne dans notre situation, c’est à dire la vie étudiante à LLN (condition de logement, de consommation, d’activités culturelles, etc). C’est donc le moment de penser à se porter candidat aux élections, et d’en parler. Plusieurs listes sont en constitution. Donc, si tu t’intéresses à ta formation, celle des autres et l’avenir de l’enseignement en général, voilà une merveilleuse raison de contacter l’AGL le plus vite possible et de t’y impliquer (pour voir comment, consulte les pages 2 & 3). Devenir conseiller AGL, c’est l’occasion de défendre un projet cohérent pour les étudiants de Louvain-la-Neuve et Louvain-en Woluwe. C’est aussi un travail d’équipe, avec des étudiants de plusieurs facultés, et pouvoir peser pendant un an sur les décisions qui nous concernent. Il n’y a qu’à se rappeller les dossiers des différentes Savates pour voir de quel type sont celles-ci. Mais vite, car les candidatures doivent être remises pour le 20 février, il reste donc moins de deux semaines.