La Savate - Comment dépenser 600 millions ?

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Combien attribue-t-on de subsides aux cercles et kots-à-projets ? Qui peut bénéficier d’une chambre à prix réduit ? Quelle enveloppe réserve-t-on aux bourses d’études ? Les étudiants ont leur mot à dire dans l’élaboration du budget social de l’UCL qui représentent quelque 600 millions de francs. D’où vient cet argent et où va-t-il ?

Evidemment, ce qu’on dépense d’un côté, il faut le gagner ou le recevoir de l’autre… La vraie question n’est pas de savoir comment dépenser tous ces sous, mais, bien entendu, comment ne pas en dépenser trop.

Note pour ne pas avoir à le redire chaque fois : les chiffres sont indicatifs et arrondis et de toute façon obsolètes, c’est juste pour vous donner une idée.
Le logement

Le poste le plus important du budget social est sans conteste le logement avec un chiffre d’affaires (le total des revenus) de 440 millions. L’UCL gère plus de 5100 "équivalents lits" dont 3900 à LLN et 1200 à Woluwé. Les prix des chambres sont fixés quasiment au prix coûtant puisque ce service enregistre une perte annuelle de 5 millions si l’on compte les frais d’amortissement et de charges financières.

Le service d’aide

L’aide aux étudiants est la dépense la plus importante au sein du budget social : de l’ordre de 130 millions. Il faut compter 50 millions de prestations (frais de personnel, par exemple les psychologues). Le reste est distribué sous forme d’aides financières (bourses) ou d’aide au logement principalement. Sans oublier les charges, mais je vous passe le détail.

Animation

Un autre budget de taille : l’UCL dépense plus de 40 millions par an pour que nous ne nous ennuyions pas. Le sport coûte 27 millions, mais l’UCL reçoit des subsides destinés à cet effet (3.7 mio). On trouve ensuite les subsides à l’animation, entendez aux cercles, kots-à-projet, régionales, AGL… qui représentent environ 16 millions. C’est là qu’on apprend que l’aménagement du nouveau cercle Agro a coûté plus ou moins 4 millions.
Tout ceci est bien sûr très approximatif.

Mais d’où vient l’argent ?

J’ai déjà dit que le Service des logements était quasiment autonome. Reste donc, grosso modo, à financer l’animation et l’aide aux étudiants.
Ces ressources proviennent essentiellement de subventions publiques. L’UCL reçoit une modique somme par tête de pipe à affecter au secteur social : 138 millions en 2000. Ceci en plus des subventions académiques, destinées au secteur… académique.

Le secteur social est aussi très largement financé par le "patrimoine non affecté" de l’UCL, c’est-à-dire de placements divers, ou encore par son budget ordinaire. Cela tourne autour des 100 millions, avec une grande variance.

La règle : l’équilibre

Le budget social est décidé par le Conseil des Affaires Sociales et Étudiantes (CASE) où siègent une dizaine d’étudiants. Nous avons donc notre mot à dire dans la façon dont l’UCL dépense son argent. Comment ça marche ?

Supposons, par pure abstraction, que certains étudiants bien placés proposent d’offrir comme ça dix mille francs par an à chaque kot-à-projets (et par la même occasion à chaque cercle). L’UCL dira : très bien, mais il va falloir trouver un million. Comme on ne peut pas créer de l’argent (grand fantasme de tous les trésoriers bien portants), il faudra le chercher ailleurs. Bien sûr, on peut tabler sur une augmentation de certains revenus (ceux du sport par exemple), mais reste le problème : ces nouveaux revenus, on pourrait les affecter à autre chose.

Le piège ou la responsabilité

Tout cela fait que, finalement, les marges de manœuvre sont à la fois très étroites et très floues. Très floues, car qu’est-ce que cent mille francs dans un budget de 600 millions ? Très étroite parce qu’il faut prendre d’un côté ce qu’on donne de l’autre. Bref, on trouve des sous quand "on" le veut bien…
Les étudiants sont responsables du budget et sont pour cette raison appelés à se modérer. C’est peut-être cela le piège : la responsabilité, surtout son simulacre, rend sage.

Mais bon, trêve de médisance, je vois mal comment cela pourrait se passer autrement.

Nouvelles du front

Le budget social 2001 a fait l’objet d’une première réunion du CASE il y a trois semaines. C’est la crise car le nombre d’étudiants a diminué, donc aussi les revenus du budget. Les étudiants ont, en gros, soulevé deux questions face aux mesures d’économie proposées. Tout d’abord, l’UCL veut diminuer les subsides de l’UCL de 200 000 francs (ils s’élevaient à 1,4 millions approximativement). Les étudiants ont marqué leur accord à condition qu’il soit possible de revoir à la baisse les exigences de l’UCL, entre autres en termes du nombre de stadiers. Ensuite une affaire un peu technique hors de propos ici.

On a été sage.