Article paru dans La Savate n°221, lundi 2 octobre 2000 Tous à Namur le 5 octobre ! par Bernard SWARTENBROEKX
Warning: Attempt to read property "id_theme" on null in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/calcul-article.php on line 64
Warning: Undefined variable $liaisons in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/calcul-article.php on line 72
Warning: Undefined variable $cadre_texte in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/calcul-article.php on line 85
Ca y est, c’est reparti ! A peine rentrés, voilà déjà que les étudiants sont prêts à descendre dans la rue. Vous serez des milliers (c’est-à-dire au moins deux mille) dans les rues de Namur ce jeudi après-midi avec banderoles, calicots et autres porte-voix. Encore me direz-vous! Mais pourquoi, en dehors du plaisir de défiler en rangs désordonnés devant quelques ministères ? Pour avoir des sous bien sûr ! Mais pas uniquement.
D’ailleurs, en ce qui concerne les sous, tout le monde est d’accord. Il y a peu, certains bânissaient d’autorité le sujet du refinancement des Communautés – entendez de la Communauté française... qui n’a vraiment plus de sous - au nom du sommeil ultraléger d’un démon communautaire dont on craint le réveil. Aujourd’hui, les mêmes en font le thème principal de leur discours lors des fêtes de la même Communauté française., cette fois-ci au nom des missions essentielles –au premier rang desquelles l’enseignement- qu’elle doit être capable de remplir. Comme quoi, tout le monde peu changer d’avis.
Mais alors, si nos représentants politiques, tous partis confondus, réclament à l’unisson des moyens financiers supplémentaires pour les communautés. Pourquoi manifester. Pour deux raisons. D’abord, parce que ce n’est pas parce qu’on annonce de toutes parts un refinancement des Communautés qu’il est acquis. Ensuite, parce qu’il faut aussi se mettre d’accord sur les objectifs que ces moyens financiers doivent permettre d’atteindre. Ce qui revient à poser la question du rôle de l’enseignement dans notre société. Et si ça, ça n’est pas matière à débat, qu’est-ce qui l’est ?
Reprenons les choses dans l’ordre.
Petit rappel historique : les Communautés, française et flammande, ont en charge l’enseignement, la culture, l’audiovisuel, la politrique de la jeunesse et quelques autre gadjets. Elles reçoivent la majorité de leurs moyens financiers du pouvoir fédéral. Le hic, c’est que, suite à un sombre marchandage communautaire, cette dotation n’augmente pas aussi vite qu la richesse nationale ou, plus prosaïquement, que les salaires du personnel. Résultat : bouclet un budget relève du tour de force. Cela explique les vagues successives de restrictions en tout genre … et les vagues tout aussi récurrentes de protestation puisque le problème est chronique. En gros, tout ce qui dépend des Communautés est de facto définancé. Monsieur Crochet, recteur de notre chère Université, chiffrait lui-même le manque à gagner que cela représentait au fil des ans pour notre institution. Mais, si les moyens diminuent, les tâches à remplir, elles ne diminuent pas, elles ont même plutôt tendance à augmenter.
A quelques arguties près, ce constat est unainimement partagé. Les lecteurs assidus de la presse écrite auront d’ailleurs remarqué dans Le Soir de mardi passé une Carte Blanche défendant ce point de vue et signée par tout ce qui gravite autour de l’enseignement au-delà de tout intérêt corporatiste. On y retrouve les syndicats, les parents d’élèves, les réseaux organisateurs de l’enseignement, quelques associations impliquées et bien sûr le étudiants, dont l’AGL, toujours là pour vous défendre. Cela faisait longtemps qu’un tel consensus ne s’était plus dessiné. C’est dire que la cause est importante et urgente. Ensemble, tous ces gens bien intentionnés affirment qu’à l’heure où des marges budgétaires apparaissent mais aussi les appétits en tout genre, il est impératif de réinvestir dans les domaines énumérés plus haut qui nous touchent particulièrement, nous les jeunes. Et en pazrticulier dans l’enseignement, bien collectif essentiel au développement de chacun, à la constitution d’une société harmonieuse et démocratique et à la prospérité de demain.
Ces grandes envolées lyriques nous amènent au deuxième volet de cet artivle. Quels objectifs doivent être poursuivis une fois qu’un véritable refinancement structurel sera obtenu. Concentrons-nous sur l’enseignement supérieur.
Il est très à la mode ces temps-ci de parler de la société, voire de l’économie, de la connaissance et autres mutations technologiques qui n’offriront un avenir qu’aux personne les mieux qualifiées. La formation apparaît alors essentielle pour assurer les emplois et la croissance futurs. Il est sans doute moins dans l’ère du temps de rappeler qu’en Wallonie, selon les chiffres d’une très sérieuse étude du CIUF (organe regroupant les universités francophones) sur les coditions de vie des étudiants, seuls 15,2 % de la population possède un diplôme de l’enseignement supérieur. Et seuls 38,8% des w-Wallons ont leur certificat d’enseignement secondaire supérieur. Surprenant, n’est-ce pas ?
Cela montre l’effort qu’il reste à faire pour rendre l’éducation accessible à tous. Dans cette perspective, les barrières à l’enseignement supérieur, explicites ou implicites, sont inacceptables. C’est particulièrement vrai du numérus clausus qui empêche des candidats de devenir un jour médecin, kiné et qui sait quoi demain par un système de quotas alors qu’ils ont réussi leurs examens. Sans compter la menace permanente qui pèse sur ceux quiosent tout de même s’engager dans de telles études et l’ambiance de concurrence exécrable qui règne dans les auditoires. Au contraire, ne serait-il pas plus intelligent de garantir un libre accès à l’enseignement supérieur tel que chacun puisse faire dans de bonnes conditions des études pour lesquelles il est motivé. Mais il est d’autres barrières moins visibles, elles sont financières ou sociales. Financières quand des droits d’inscription complémentaires sont réclamés en plus du minerval légal, quand les bourses d’études ne sont pas indexées et privent ainsi des étudiants de ce revenu simplement parce que le salaire de leur parents sont indexés, ou quand des logements décents ne sont pas acessibles à un prix démocratique. Sociales quand on sait que la majorité des parents des étudiants universitaires sont eux-mêmes diplômés de l’enseignement supérieur et ont des statuts sociaux plutôt privilégiés, soit beaucoup plus que dans la moyenne de la population. L’enseignement doit être vecteur d’émancipation et non de reproduction sociale.
Concrètement, nous réclamons l’abrogation du numérus clausus et des droits d’inscription complémentaires, la revalorisation des bourses d’études et autres classiques du genre. Mais au-delà de cela, nous voulons que l’enseignement redevienne une priorité de société. Nous avons déjà développé les efforts qu’il restait à fournir pour assurer une formation de qualité à chacun quelle que soit son origine, source de prospérité collective. Et ce à l’opposé d’une politique de sélection qui entraîne par définition des mécanismes de relégation. Mais qu’est-ce que cette formation de qualité ?
La tendance actuelle est contradictoire. D’un côté, l’école est censée coller de plus en plus aux besoins du marché de l’emploi entraînant une vision de plus en plus utilitariste de l’enseignement. Et qui se plaindra qu’on trouve un boulot en sortant de l’école ? De l’autre, tous les problèmes de la société, à défaut de les résoudre, sont renvoyés à l’école qui se voit confier plic ploc l’apprentissage de la démocratie, de la solidarité, le respect de la natuure, et la diététique dans un communion de bons sentiments. Mais tout cela est-il bien compatible et tout à fait réaliste ?
Nous, nous pensons que l’enseignement doit surtout éduquer. Non au sens d’inculquer des vérités toutes faites mais au sens de développer l’intelligence. Pouvoir comprendre le monde et poser un regard critique sur les choses sont plus que toutes choses la base d’une véritable autonomie individuelle. C’est donc aussi une condition indispensable à l’exercice des libertés formelles que la démocratie nous offrent. Revivifier la démocratie et la citoyenneté passe inévitablement par l’école. C’est pourquoi nous militons aussi, même si ça paraît plus abstrait, pour une université qui puisse réconcilier les connaissances acquises dans le passé et la créativité qui construira le monde de demain. Espoir un peu fou ? Sans doute, mais on disait la même chose lorsque les premiers illuminés ont réclamé l’obligation scolaire.
Aujourd’hui, Nous voulons réaffirmer la priorité que représente un enseignement de qualité dans une société démocratique, un enseignement qui doit permettre à chacun de trouver sa place dans la société et qui lui donne les moyens d’y jouer un rôle actif. Pour une fois, c’est avec un slogan positif que nous défilerons dans les rues de Namur jeudi. Plus que jamais, la priorité, c’est l’enseignement.
Warning: Undefined variable $imprimer in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/footer.inc.php on line 13
|