Article paru dans La Savate n°244, lundi 24 septembre 2001 Rentrée académique 2001-2002 par François SCHREUER
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Ce lundi 17 septembre, c'était la rentrée académique à l'UCL, ce fameux moment où la communauté universitaire se réunit pour célébrer solennellement l'ouverture d'une année de travail, d'étude, de recherche, de découvertes, de rencontres, de créations, de culture, de science,... (et caetera). Pour la première fois, c'est Lola MAGNA qui accueillait ce moment fort de la vie universitaire. L'affluence était certes moins grande qu'à la cérémonie des docteurs Honoris Causa, en mai dernier, et les étudiants n'étaient pas vraiment nombreux, mis à part la délégation agéelienne et celles des régionales, en toges et calottes, drapeaux en berne. Qu'à cela ne tienne, on était bien à l'abri de la pluie dans notre grand aquarium et l'ambiance n'était pas mauvaise.
Et puis, quelques personnalités étaient présentes : Elio DI RUPO, Joëlle MILQUET, Anne-Marie CORBISIER ou Françoise DUPUIS avaient fait le déplacement. Quant aux discours, points d'orgues de la cérémonie, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils furent intéressant, particulièrement celui de Marcel CROCHET, notre recteur, et celui de Jean-Jacques VISEUR, président du Conseil d'administration (et bien sûr, celui du président de l'AGL).
Marcel CROCHET : Instaurer un "BAC"
Le Professeur Marcel CROCHET avait choisi l'harmonisation européenne de l'enseignement supérieur comme thème central de son discours. Certaines personnes discrètes mais vraisemblablement bien informées disent que ce serait à la demande de la Ministre de l'Enseignement supérieur, qui aurait souhaité voir ainsi lancé le débat, par la bouche de l'un des protagonistes les plus attendus sur le dossiers (mais aussi les plus éloignés de la position ministérielle présumée). Quoi qu'il en soit, en ayant l'obligeance de commencer son allocution par un cours sur les réformes de l'enseignement supérieur en cours en Europe, chose sans doute éminemment utile vu le peu d'information actuellement en circulation sur ces questions, le recteur avait choisi - apparemment - un ton beaucoup plus pédagogique que politique et fut, dans ses propos, beaucoup plus modéré que ce que certaines de ses prises de positions récentes ne laissaient présager. On attend de voir la position du Conseil des Recteurs d'Expression Française (CREF), qu'il préside (et inspire), pour voir se confirmer - ou non - cette tendance.
S'érigeant en défenseur du libre accès (mais y ajoutant petite à petit, on va le voir, de sérieuses nuances), s'opposant à l'extension du numerus clausus (mais pas explicitement à sa suppression là où il existe), défendant la bipolarité - entre hautes écoles et universités - du système belge d'enseignement supérieur ou s'indignant du taux d'échec élevé en candidatures, Marcel Crochet a commencé en flattant les étudiants. Malgré cela, de nombreuses allusions faites au fil de l'allocution rectorale nous paraissent pour le moins inquiétantes. La tentation de rendre le premier cycle professionnalisant, les menaces, en filigrane, sur l'accessibilité des seconds cycles ou l'annonce de l'intention de l'UCL de se laisser entraîner dans l'engrenage non-dit d'une harmonisation ressemblant à une course en sont quelques unes. Nous attendrons d'en savoir un peu plus pour détailler notre point de vue.
Mais l'élément le plus remarqué de son discours a incontestablement été le "ballon d'essai" lancé en l'objet d'un "Brevet d'Aptitude Communautaire", subtil (?) jeu de mot évoquant sans vraiment s'y référer le baccalauréat français. Mais l'enjeu est bien le même. Devant le constat de l'échec massif en première candidature et de la difficulté croissante de l'école secondaire à remplir ses missions, la solution choisie est celle des oeillères. Plutôt que d'essayer d'apporter des solutions "préventives", que ce soit en réinvestissant dans l'école ou en améliorant les pratiques pédagogiques du secondaire, pour permettre à un maximum d'élèves du secondaire de se préparer correctement aux exigences du supérieur, la voie que nous propose le premier recteur de Communauté française est clairement celle de la répression. C'est clairement une "sélection", un régime scolaire "capacitaire" qu'on nous propose. Cela signifie beaucoup de choses. C'est d'abord le probable signal d'une offensive universitaire sur la question. C'est accessoirement une gifle magistrale que le président du CREF inflige à la ministre de l'Enseignement supérieur et à la politique de liberté d'accès qu'elle mène depuis le début de la législature. Disons clairement qu'entre ces deux visions, pour nous, le choix est fait, pour la seconde. Mais nous ne nous dédouanerons pas du vrai débat, celui de l'échec en candi et de l'orientation, que soulève notre recteur et qui se pose de manière grave aujourd'hui, en arguant (uniquement) de quelques vagues idées pédagogiques ou en invoquant la formule miracle du réinvestissement dans l'école. La Savate reviendra sur le sujet dans les semaines à venir pour creuser le sujet. Promis.
Bref, beaucoup de réjouissances en perspective..
Jean-Jacques VISEUR : "Moderniser l'université"
Disons-le d'emblée. On n'a vraiment pas aimé. Mais alors là vraiment pas. Si n'était le plaisir de pouvoir le dire ici - ce que nous n'aurions décemment pas pu faire si nous n'étions pas resté jusqu'au bout - c'est en bloc que la délégation de l'AGL aurait - impoliment - manifesté sa désapprobation en sortant de la salle, tant le discours du président du Conseil d'administration nous a paru mauvais. On espérait autre chose, de cet "humaniste" que ces quelques formules générales entonnées sur les bienfaits du service public ou du non-marchand, pas crédibles pour un sou et définitivement perdues au milieu d'éloges de la concurrence et des collaborations entre l'université et le secteur privé. La place manque pour le dire et nous essayerons d'y revenir, mais cette façon de ménager la chèvre et le chou nous horripile, fustigeant qu'il était la disparité des traitements tout en réclamant qu'elle s'accentue pour attirer des professeurs prestigieux, louant "candis 2000" alors qu'on l'avait connu plus que réservé sur le sujet, paradant sur Saint-Polycarpe, ou vantant les mérites de la "transversalité" des cours méta-métis ou de la chaire Hoover, alors que l'université renâcle précisément à généraliser ces initiatives heureuses et à en faire autre chose qu'une agréable vitrine d'une université-marketing.
On a aussi appris qu'une "charte de l'université" serait adoptée, après une large concertation, et deviendrait le "contrat social" de l'UCL. Prenons les paris. Avec un peu de chance, on va nous dire que "l'UCL est un vecteur d'humanisme" ; et probablement ajoutera-t-on qu'elle se trouve "à la croisée de chemins". Procès d'intention ? Certes. On ne demande qu'à être démentis.
Ces lignes ne sont pas une analyse, plutôt un billet d'humeur. Nous ne voudrions pas rompre le dialogue - mais au contraire l'entamer de façon résolue, ce qui paraît bien, nécessaire - avec Jean-Jacques VISEUR, acteur de premier plan que nous avons toujours estimé. N'empêche qu'on ne nous enlèvera pas de la bouche qu'il s'est fendu ici d'un bien joli faux pas.
Bernard SWARTENBROEKX : "Vive l'enseignement public"
Le discours du président des étudiants, nous ne vous en dirons pas grand chose : il est repris in extenso dans ce numéro de "la Savate" pour vous permettre de vous faire un avis par vous-même. Disons simplement que ce fut sans doute le discours le plus clair de cette cérémonie, ne maniant à aucun moment la langue de bois ou le double discours, et sans doute un des plus incisifs des discours étudiants de ces dernières années. Vraiment incisif : pas agressif pour le plaisir ou gratuitement polémique, mais touchant du doigt certaines vraies questions qui vont faire l'actualité universitaire des prochaines années. Entre le Numerus Clausus - qui a fait cruellement l'actualité la semaine dernière avec l'exclusion de neuf étudiants à l'UCL et d'une petite trentaine au total en Communauté française -, la reconnaissance de la participation étudiante dans les universités ou l'harmonisation européenne de l'enseignement supérieur, la position étudiante a pu être clairement affirmée. Mais trêve de commentaires... NB : Les discours sont publiés sur le web de l'université sous l'URL http://www.ucl.ac.be/actualites/ra0102/
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