Article paru dans La Savate n°259, lundi 11 février 2002 Commentaire Fête patronale, tout en douceur, par François SCHREUER
Warning: Attempt to read property "id_theme" on null in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/calcul-article.php on line 64
Warning: Undefined variable $liaisons in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/calcul-article.php on line 72
Warning: Undefined variable $cadre_texte in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/calcul-article.php on line 85
C'est à une édition fort classique de la fête de l'université que les membres de la Communauté universitaire - réunis fort nombreux lundi après-midi - ont pu assister. L'édition 2002 de la fête patronale n'était en effet ni entourée de polémiques comme certaines des éditions précédentes (on se souvient notamment de quelques mouvements de contestation suscités par la cause birmane) ni ne revêtait un caractère vraiment exceptionnel : on n'inaugurait pas d'Aula Magna. Le recteur fit un discours tout en sobriété et le thème - femmes et engagement - était très consensuel (ben oui, il n'y a rien de révolutionnaire à défendre l'égalité des sexes), quoique tout à fait nécessaire dans une université encore très masculine (à quand une femme recteur ?).
Les trois personnalités honorées, Hélène Carrère d'Encausse, Carla Del Ponte et Patricia Palacios de Nava, toutes trois des personnalités incontestablement remarquables, avaient quand même comme point commun d'être toutes tout à fait "politiquement correctes". Si les messages qu'elles ont délivrés étaient certes pleins de profondeur et d'humanisme, il ne nous a pas semblé qu'aucune d'elle ait réellement interpellé l'université, suscité débat dans le communauté universitaire, apporté de nouvelles idées.
Que du contraire, le discours le plus remarqué (et certainement le plus remarquable, tant était réel le brio avec lequel il fut prononcé) fut celui, très ambigu, d'Helène Carrère d'Encausse qui suscita manifestement une forte approbation de la part d'une bonne partie de la salle. La secrétaire perpétuelle de l'Académie française, faisant le constat d'une "destruction du système éducatif", eut des termes très tranchés pour dire de réelles vérités mais aussi pour formuler d'inquiétantes considérations. Elle plaida pour un retour de la "civilisation" parmi la jeunesse qu'elle nous dépeignit comme linguistiquement atomisée, en perte de repères et pour l'intégration - dans une optique très jacobine à laquelle nous ne somme pas habitués - des populations immigrées. Elle alla, en conclusion, jusqu'à dire que l'université "a la responsabilité de se substituer aux décideurs politiques parce qu'elle est la seule à savoir la valeur du savoir". Les plus cabotins retiendront que - dans un éclair de lucidité ? ;-) - elle déclara que "ces choses-là, ça ne s'améliore pas avec l'âge".
Peut-être donc l'UCL est-elle passé à côté d'une occasion intéressante : ceux qui avaient un peu suivi le débat interne entourant le choix des honoris causa retiennent en effet que la candidature de Vandana Shiva, figure marquante de la lutte contre la pauvreté dans le Tiers-Monde et "star" du mouvement alter-mondialiste, un moment évoquée, a finalement été écartée. A l'heure où les mouvements alter-mondialistes se réunissaient à Porto Alegre dans un gigantesque forum qui aura notamment montré une fois de plus l'aspiration d'une bonne partie de l'humanité à plus de justice, plus de paix, plus de solidarité, plus d'égalité - tout bêtement -, le choix eût pourtant été des plus judicieux. Gageons que ce n'est que partie remise !
On ne saurait clôturer ce bref compte-rendu sans dire un mot de la polémique qui a entouré la remise des honoris causa à la KUL et qui portait sur la nomination du prince Philippe à cette haute distinction universitaire. S'il y avait à boire et à manger parmi les opposants à cette nomination - depuis les extrémistes de tous bords jusqu'aux délateurs d'un "crétin" en passant par les représentants d'un département frustré de ne pas avoir été consulté -, on dira seulement que le sujet ne nous parait ni si dramatique ni si intéressant que pour susciter de tels éclats et on laissera à chacun le soin de se faire sa propre opinion. Par contre, on soulignera que parmi les personnalités honorées se trouvait un haut cadre d'une société pétrolière bien connue, dont la nomination, elle, n'a suscité à peu près aucun débat. A méditer.
Warning: Undefined variable $imprimer in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/footer.inc.php on line 13
|