La Savate - Des connexions ADSL à prix réduits ?

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L'université a conclu, il y a quelques mois, une convention avec une célèbre firme de télécommunication (celle qui fut jadis service public) pour fournir aux membres de la communauté universitaire des connexions au réseau de l'université depuis leur domicile, via la technologie ADSL.

Concrètement, les étudiants qui le souhaitent peuvent obtenir un abonnement au prix de 24,59 EUR par mois, TVAC au lieu de 30,37 EUR dans la formule ADSL disponible sur le marché (connexions permanentes à prix fixes et à débits... très variables). A cette somme, il faut ajouter le prix de l'abonnement au téléphone pour tous ceux qui n'ont pas de poste fixe et l'investissement initial dans le modem ADSL (on notera d'ailleurs qu'un des modems fournis dans les pack ADSL de la firme en question n'est pas adapté au système d'exploitation Linux). Cette formule donne accès au réseau de l'UCL comme si on se connectait à partir d'un poste de l'université. Cependant, ceux qui souhaitent surfer à des fins "privées ou commerciales" devront s'acquitter d'une somme supplémentaire de 9,89 EUR par mois.

On se permettra de faire le calcul - 24,59 + 9,89 = 34,48 soit 4,11 EUR... de plus (!) dont l'étudiant devra s'acquitter pour avoir accès... au réseau UCL - pour se rendre compte qu'une fois de plus, il semblerait qu'on ait affaire à une baudruche qui ne demande qu'à être dégonflée. On va finir par penser que les gens qui concluent ces accords sont d'exécrables négociateurs puisqu'ils réussissent à acheter un bien ou un service en gros plus cher qu'au tarif individuel ; mais peut-être ne savons nous pas tout ces accords. Pour la petite histoire, on notera d'ailleurs qu'on a beaucoup insisté auprès de la rédaction de la Savate pour que nous publiions tel quel le texte de publicité pour cette formule - qui se gardait bien de détailler tous les frais - et qu'on nous a même demandé de faire relire notre article avant de le publier, "pour vérifier que nous ne faisions pas d'erreur technique".

Et une fois de plus, comme nous l'avons déjà fait concernant les ordinateurs portables, nous ne manquerons pas de dénoncer le fait que ceux qui profiteraient de cette offre (si elle était intéressante) sont ceux qui les moyens de sortir 50 EUR par mois pour bénéficier d'une connexion Internet. On regrettera encore la publicité qui est faite par l'université à plusieurs firmes privées (le fournisseur de la connexion, celui du modem) avec qui sont conclu des contrats d'exclusivité alors même qu'il existe souvent des offres plus intéressantes sur le marché (l'offre ADSL Wanadoo, par exemple, est actuellement la moins chère du marché).

On s'inquiétera aussi du fait qu'on annonce dans le document UCL le fait que des TP pourront être suivis par le biais d'internet. Si la chose est en soi potentiellement intéressante, il nous semble qu'elle ne peut être envisagée qu'à partir du moment où on donne à chacun les outils nécessaires pour suivre un enseignement par ce type de médias. Le moins que l'on puisse dire est que ce n'est aujourd'hui pas le cas et que l'investissement de l'université en la matière n'est pas dirigé vers ceux qui en ont besoin.

Il semble décidément urgent que les étudiants se saisissent de la question de la "virtuallisation" des études (le mot est peu fort mais dit bien ce qu'il veut dire) et réfléchissent au cadre dans lequel il est possible d'exploiter les techniques informatiques et de télécommunication pour améliorer la qualité et études et non dans le but unique de faire des économies (d'encadrement, de locaux, d'infrastructures...) sans que ces évolutions ne portent préjudice ou ne limitent l'accès à ceux qui n'ont pas les moyens de les suivre.