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Article paru dans La Savate n°225, lundi 30 octobre 2000

L'union fait la force
par Alexandre CHAIDRON

Warning: Undefined variable $align in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/graphics.inc.php on line 23 > Des étudiants aux étudiants Ce sont les événements de mai 68 qui ont amorcé la naissance du mouvement étudiant et sa prise de conscience comme véritable acteur social de changement. Le contexte historique et les enjeux dans lequel s'inscrivait ce soulèvement était, dit-on, particulièrement propice à une telle mobilisation. On luttait déjà pour une démocratisation des études (notamment inégalités des conditions d'accès : sélection d'après le capital culturel, social,...). Le combat néanmoins ne se limitait pas à cette revendication. Derrière celle-ci se trouvait le souci d'étendre la réflexion et l'action à l'ensemble de la société. Bref, il s'agissait de promouvoir un autre vivre ensemble. Généralement on s'accorde à dire (nostalgiquement) que cette époque constituait "l'âge d'or" qui a été suivit d'une désintégration, d'un essouflement. Mais il ne faudrait pas se fier au apparence. De l'aveu même des acteurs, ce mouvement se développa à l'initiative d'une petite frange d'étudiant. En réalité, une minorité d'étudiants réussirent à faire beaucoup de bruits et à faire parler d'eux, de leurs revendications et à entrainé dans leur sillage un rassemblement plus large. Ils durent faire face à beaucoup de résistance, d'oppositions émanant d'étudiants. Les idées novatrices et progressistes qu'ils amenèrent étaient de suscités l'adhésion générale (et en premier lieu au sein de la communauté étudiante).

BEA, FEF, AGL, FEDE, UNECOf, AGE,... quel pourrait être le point commun entre toutes ces abréviations ? Des noms de club de football issus du sud-est asiatique ? Des associations de défense et de protection d'animaux (poule, canaris, chèvre,..) issus de la vague Bardot ? Ah on y est presque : en effet, malgré qu'ils appartiennent à la même lignée, il ne s'agit pas de la défense d'animaux mais bien de la défense des intérêts étudiants. Toutes ces abréviations et bien d'autres désignent en fait les différentes assemblées générales étudiantes au sein des universités, hautes écoles ou encore les représentants étudiants auprès de nos ministres. Ces assemblées qui se coupent en quatre pour vous servir et luttent entre autres pour un enseignement démocratique et de qualité.

Il était une fois où toutes les assemblées de la communauté française s'aimaient et habitaient la même maison, la maison FEF (Fédération des étudiants francophones). En effet, les manifestations qui se sont déroulées il y a cinq ans ont suscité un engouement important. Les étudiants dans la rue se comptait par dizaine de milliers, les débats télévisés ne se passait jamais sans représentant étudiant, la pression sur les politiques était réelle. Une véritable conscience d'appartenance animait ce large mouvement qui poursuivait des objectifs clairs sur base d'enjeux suscitant l'unité et la mobilisation. Les étudiants de la communauté française réunis sous la bannière de la fédération des étudiants francophones constituaient une force sociale et politique indéniable et efficace. Puis, comme toute famille moderne qui se respecte, celle-ci après quelques années, éclata : le mouvement, après avoir obtenu certaines avancées (modification de décret sur base d'une négociation avec les étudiants) s'effaçât et se divisa en querelles de pouvoir et de personnes. Des universités (dont votre AGL) et des Hautes Ecoles se retirèrent de la fédération. Ces conflits étaient en fait révélateur d'une crise d'identité : que faire maintenant, qu'est ce qui peut encore nous unir, quel raison d'être ?

De nos jours, le mouvement étudiant dans son ensemble se trouve dans une phase délicate de recherche d'identité c-à-d se questionne sur son utilité au sein de la société. Les objectifs que le mouvement s'accorde à long terme et les moyens à leur mise en oeuvre font toujours l'objet de débats et sont loin d'être définis. La capacité à mobiliser sa base sur des thèmes forts où elle est sensée la représenter incite à la réflexion.

Cette année, comme l'année dernière l'AGL avec d'autres assemblées se sont mobilisés à travers une plate-forme (structure souple et non-institutionnelle) contre des mesures ignobles telles que le numerus clausus ou les droits d'inscription complémentaires qui sont le signe d'un processus de non-démocratisation de l'enseignement. Ces combats complexes se déroulent donc à un niveau communautaire et fédéral. Les défis à relever existent mais la question est de savoir sous quelle forme agir pour rendre nos actions les plus efficaces possible. Pour faire court la formule d'une réintégration dans la FEF (structure institutionnelle, grande expérience, informations disponibles,...), la continuation du travail à travers une plate-forme (souple, moins contraignante, champs d'action limité,...) ou l'isolement de l'AGL sur ces questions communautaires est clairement posé.

C'est ainsi que l'Agl réalise actuellement plusieurs rencontres avec d'autres assemblées en vue d'échanger nos vécus, nos craintes et espoirs. Conscients que les enjeux se passent à un niveau extra-universitaire, l'unité du mouvement étudiant est au centre de nos débats. Le tout est de trouver la meilleure formule...Ces rencontres nous donne également l''ccassion de pointer les difficultés actuelles et leur prise en compte dans la problématique: la question de la proximité avec la base étudiante (risque d'aspiration vers le haut), le manque et la dispertion de l'énergie à consacrer, politisation,...

Bref, nous sommes dans une phase construvtive d'exploration. Si ces réflexions t'intéressent rejoins-nous, c'est ouvert à tous. D'autres articles seront publiés dans la Savate afin que tu puisses suivre l'évolution des évènements. Mais n'oublions pas que ce qui sous-tend toutes ces démarches est bien le souci de défendre le plus efficacement possible et dans toutes ses dimensions la vie étudiante.