Article paru dans La Savate n°227, lundi 13 novembre 2000 Manifestation : les raisons par Bernard SWARTENBROEKX
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Mercredi prochain, des milliers d'étudiants flamands et francophones défileront sur les pavés et le macadam bruxellois entre la gare du Nord et celle du Luxembourg. Sur les boulevards de la petite ceinture, c'est surtout du macadam mais les pavés, c'est plus poétique. Trève de plaisanteries. Pourquoi donc manifester ? Pourquoi encore ? Pourquoi déjà ? Pour mettre à mort le numerus clausus qui sévit en médecine, dentisterie et kinésithérapie. Et pour réclamer la suppression des droits d'inscription complémentaires perçus en toute illégalité dans bon nombre de Hautes Ecoles de Communauté française. Voilà qui est concret. L'enseignement supérieur doit pouvoir être accessible au plus grand nombre.
Tous ensemble, tous ensemble, tous
C'est l'ensemble du mouvement étudiant qui va se retrouver mercredi dans un grand élan d'unité et de solidarité. En effet, étudiants flamands et francophones manifesteront en dessous des mêmes calicots avec les mêmes revendications. Ca faisait longtemps que ça n'était plus arrivé. Alors, comme c'est plutôt rare, autant en profiter. Mais tout cela ne nous dit toujours pas pourquoi nous serons tous ensemble, tous ensemble, tous... Bon d'accord, c'est un peu lourd.
Numerus clausus ou la fin d'une triste histoire ?
Vous avez déjà entendu ce refrain ? Tant mieux. Cela montre que le mouvement étudiant a de la suite dans les idées et que les préoccupations des étudiants reçoivent un écho dans la presse et dans le reste de la société. Prenons le numerus clausus !
Nous en avons déjà traité à plusieurs reprises dans ce journal et dénoncé ses effets pervers à court terme –le climat de compétition extrême rend l'ambiance dans les auditoires exécrables - et à long terme - de plus en plus nombreux sont les experts qui prédisent une pénurie de médecins dans les années à venir-. Ainsi en Angleterre, les études d'infirmières ont été soumises à un numerus clausus dans les années 80. Aujourd'hui, le Royaume-Uni fait venir à grand frais des infirmières d'Espagne. On ne vous parle même pas des vocations brisées, de l'injustice sociale ou du droit à l'erreur. Simplement peut-on admettre qu'un étudiant qui a réussi une année, car il ne s'agit évidemment pas de brader le niveau des études, qu'un étudiant qui a fait la preuve de ses capacités donc se voie refuser l'accès à l'année supérieure. Nous osons prétendre que non.
Eh, comme quoi on ne peut avoir raison seuls contre tous indéfiniment, le Conseil d'Etat, institution respectable s'il en est, pense comme nous. En tous les cas, il a rendu un avis en ce sens en ordonnant la réintégration en licence d'étudiants exclus par ce fameux numerus clausus. Mais ces étudiants n'ont toujours aucune garantie de pouvoir être reconnus par l'INAMI au terme de leurs études. Kafka, où êtes-vous ? Plus surprenant encore, l'ensemble des fractions politiques démocratiques siégeant au Parlement de la Communauté française ont adopté une résolution de principe visant à abroger ces atterrant, (et peut-être bientôt enterré) numerus clausus.
Maintenant que nous avons, nous étudiants, arraché ces victoires de principe, il nous reste à forcer les décisions politiques qui en découlent : la suppression du numerus clausus.
Liberté d'accès à l'enseignement
Les droits d'inscription complémentaires perçus dans certaines écoles supérieures sont certes illégaux. Ils sont surtout une atteinte particulièrement évidente à un enseignement démocratique, accessible au plus grand nombre. Dans cette perspective, ils vont complètement à l'encontre d'une longue histoire faisant tendre l'enseignement vers la gratuité. La ministre de l'enseignement supérieur, Françoise Dupuis, le reconnaît d'ailleurs elle-même à mots à peine couverts.
Plus généralement, ce sont deux conceptions de l'enseignement qui s'affrontent. Soit nous nous dirigeons vers un enseignement supérieur de qualité réservé à une petite élite majoritairement issue de milieux privilégiés, soit nous conservons et renforçons un enseignement accessible au plus grand nombre porteur d'émancipation sociale, d'épanouissement intellectuel, de vivacité de la démocratie et de prospérité économique. La réalité n'est, il est vrai, jamais toute noire ou toute blanche mais il est si difficile d'écrire un article engagé sans terminer sur une envolée lyrique. Rendez-vous mercredi, vers 12h45, à la gare de Louvain-la-Neuve.
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