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Depuis quelques semaines, le petit monde de l'enseignement artistique en Communauté française en est ébullition. C'est que la Ministre de l'enseignement supérieur Françoise DUPUIS vient de présenter au gouvernement de la Communauté française un avant-projet de décret qui risque de chambouler pas mal de choses dans les écoles artistiques, futures "hautes écoles des arts". Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les avis sont controversés et qu'il est extrêmement difficile de discerner les lignes de force du débat, à travers les multiples et contradictoires prises de position qu'on entend par ci ou par là. On se rend alors compte de l'immense diversité qui règne dans ce secteur comptant à peine plus de 6000 étudiants où la "classe" d'un professeur (avec toute la richesse que ce mot y recèle) est presque, à elle seule, un univers.
Reprenons donc les faits de manière un tant soit peu systématique.
Acte premier : le chaos. En faisant abstraction de ce que ce mot peut avoir de péjoratif, jusqu'il y a à peu près deux ans, le secteur de l'enseignement artistique était réglé par un amas labyrinthesque de circulaires ministérielles périmées, d'arrêtés redondants, de règlements obsolètes et de décrets contradictoires (et encore, je simplifie) qui faisaient tout sauf organiser l'enseignement qui se débrouillait comme il pouvait pour exister tant bien que mal sans finalement plus se soucier outre mesure de prescrit légal ou réglementaire auquel il avait peut-être un jour été soumis. Bref, le chaos, d'aucuns diront le flou... artistique.
Acte deux : devant cette situation, qui en plus de faire insolemment outrage à l'autorité du législateur, finissait quand même par poser l'un ou l'autre problème sur le terrain (à commencer par le mode de financement, mais aussi la reconnaissance des diplômes, la participation...), les quelques ministres de l'enseignement supérieur de ces cinq dernières années se lancèrent donc dans le travail de fourmi de réaliser le "classement" du secteur, ce qui consiste, pour le dire plus simplement, à lui donner une base légale, chose peu évidente quand un Conservatoire, un institut d'architecture (qui n'est pas concerné par le présent décret) et un institut d'arts plastiques n'avaient pour ainsi dire rien en commun. Et si tout le monde pouvait sans trop de mal s'accorder sur le besoin de ce classement, il en allait évidemment tout autrement quand se posait la question de savoir comment on allait y parvenir. D'autant que les artistes avaient forcément l'impression de se trouver dans la situation de fourmis qui voient arriver vers elles un rouleau compresseur.
Acte trois : après quelques péripéties et quelques années de travail, c'est sur le fil, à moins d'un mois des élections, le 17 mai 1999, que le Ministre ANCION parvient à faire voter par le Conseil de la Communauté française un premier décret sur le sujet. Mais les choses n'étant pas si simples, ce décret n'était que... la première moitié de la réforme. Il devait, pour être applicable, être suivi d'un deuxième, le complétant, celui qui nous occupe aujourd'hui. Entre temps, la Fédération des Etudiant(e)s Francophones (FEF) se trouvait fortement mécontente de la réforme qui, entre autre, systématisait l'examen d'entrée (ne laissant plus la possibilité aux écoles qui ne l'organisaient pas de ne pas le faire), rigidifiait considérablement l'organisation des études, créait des craintes quant au financement prévu, ignorait la participation étudiante, minimisait le rôle de la culture dans la société.... La FEF organisait donc une manifestation et, finalement, en désespoir de cause, déposait un recours en annulation devant la Cour d'Arbitrage.
Acte quatre : le décret II, celui de DUPUIS, dont on parle maintenant, s'il a répondu à certaines de nos craintes, pose aujourd'hui question sur une série d'autres points. Le financement tel que proposé aujourd'hui est purement catastrophique : il autorise et incite, pour le dire simplement, les écoles à dégommer de l'étudiant, notamment par la systématisation de l'examen d'entrée, par l'absence d'une définition claire des motifs pédagogiques pouvant justifier celui-ci, par l'autorisation aux écoles de percevoir des droits complémentaires (nécessaires à compenser la perte de subsides fonctionnement qu'entraîne une diminution du nombre d'étudiants) à l'inscription et surtout par un système faisant en sorte que l'encadrement n'est plus lié au nombre d'étudiants (une école qui avait 100 étudiants et 10 profs et qui virerait 50 étudiants aurait, selon l'avant-projet de décret, encore droit à 9 profs).
Acte cinq : grande colère étudiante, communiqués de presse, rencontre avec la Ministre,... immobilisme politique. Jusqu'au moment, et nous entrons là dans l'actualité brûlante, où ressort le recours en Cour d'Arbitrage, recours dont on apprend qu'il passera en audience ce mardi 17 avril et qu'il a de sérieuses chances d'aboutir. Précipitation, ouverture de négociations... forcée pour la Ministre, avec l'espoir pour la FEF d'échanger le retrait du recours contre l'une ou l'autre avancée "juteuse". Bon, ne crions pas victoire trop vite, nous sommes en pleines discussions (et vous n'en saurez plus que la semaine prochaine, on ne vas quand même pas lâcher toutes nos cartes avant d'avoir conclu un accord), mais tout cela montre quand même qu'en y mettant un peu de bonne volonté, le mouvement étudiant est quand même parfois d'une efficacité qu'il n'est pas inutile de souligner.