La Savate - Interview de François Schreuer

Warning: Undefined variable $request_uri_reel in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/header.inc.php on line 46

Warning: Undefined variable $request_uri_reel in /home/clients/f61b1c4abc049173e0b139414b87511f/sites/archive.agora.eu.org/savate/header.inc.php on line 46

A l'occasion de l'entrée de l'AGL dans la Fédération des Étudiant(e)s Francophones (FEF), la Savate posé quelques questions à son président, François Schreuer. Voici ce qu'il nous a répondu.

François Schreuer, tu es président de la FEF, que signifie pour toi l'entrée de l'AGL dans la FEF ?

D'abord - je suis étudiant à l'UCL - je suis enfin représenté par la FEF et ne tomberai donc pas cette fois-ci dans la schizophrénie. Plus sérieusement, la rentrée de l'AGL à la FEF, c'est une très bonne nouvelle tant pour la FEF que pour le mouvement étudiant francophone dans son ensemble. Notre objectif étant de rassembler les organisations représentatives étudiantes des différents universités, hautes écoles et écoles artistiques, la rentrée de l'AGL représente pour nous un renforcement considérable. La FEF représente aujourd'hui 80.000 étudiants, ce qui en fait un lieu fort pour créer un large débat et pour peser suffisamment sur le cours des choses pour réaliser nos objectifs.

Par exemple ?

Pour ne citer que les dossiers que les médias ont mis en évidence ces derniers temps : la suppression du Numerus Clausus, la suppression des droits d'inscription complémentaires (DIC) perçus dans bon nombre de Hautes écoles, la revalorisation des bourses d'études, le financement adéquat de l'enseignement,...

Mais à la base, c'est quoi la FEF ?

Je dirais que la FEF, c'est trois choses. 1. C'est une expérience de démocratie. C'est essayer de construire une structure capable de porter la voix des étudiants, et cela en privilégiant un fonctionnement basé sur le débat et l'échange d'idées. Ce qui n'est évidemment pas évident, parce que les énergies sont limitées, parce que se mettre d'accord sur des sujets compliqués, ça prend parfois du temps. 2. C'est un projet pour l'enseignement et plus largement, c'est un projet de société, bâti autour du concept central de "démocratisation de l'enseignement". 3. C'est la construction d'une solidarité : mettre des énergies en commun pour être plus fort tous ensemble ; et c'est la construction d'un rapport de force pour concrétiser les idées que nous défendons.

La FEF représente dès maintenant les étudiants de Louvain, qu'est-ce que ça veut dire ?

La FEF est en fait une fédération d'associations étudiantes. La représentativité de la structure fédérale s'effectue donc par leur intermédiaire. Et c'est donc par l'AGL qu'est portée la voix des étudiants de LLN et LEW. Formellement, les prises de position de la FEF sont prises par le Conseil fédéral, l'assemblée qui réunit les délégués des membres. C'est lui qui adopte des avis sur les problématiques étudiantes. C'est ensuite les membres du Comité exécutif qui vont défendre cet avis devant le monde politique, l'opinion publique, les médias.

Effectivement, on voit souvent la FEF à la télévision, mais est-ce que c'est le meilleur endroit pour défendre les étudiants ?

Ce ne doit pas être le seul, et il faut que ce qui passe dans les médias soit le reflet d'un large travail ou d'une mobilisation. Mais c'est un levier à ne pas négliger pour peser sur le politique et sur l'opinion publique.

Quel contrôle les étudiants ont-ils sur le discours de la FEF ?

Par les structures de représentation, chaque représentant des organisations membres a pour notamment pour rôle de contrôler le comité exécutif. Première chose à faire donc : s'adresser à l'AGL (et pourquoi pas s'y impliquer). Sinon, rien n'empêche un étudiant de nous interpeller directement ou de participer aux travaux de la FEF en s'impliquant dans ses groupes de travail (étudiants étrangers, politique sociale, participation étudiante dans les universités, enseignement artistique,...), qui sont ouverts à tous les étudiants.

La réflexion dure depuis un petit bout de temps dans l'AGL, qu'est-ce qui a fait le déclic ?

Il faudrait d'abord le demander à l'AGL. Sinon, je pense que c'est l'aboutissement d'une réflexion sur l'importance de relayer un travail de réflexion au niveau des lieux de décision politique. C'est aussi, dans la façon dont je perçois les choses, un choix clair en faveur de ce fameux rapport de force dont on a déjà parlé.

Beaucoup d'anciens de la FEF sont "passés" en politique ? C'est inquiétant ?

C'est vrai, mais il ne faut quand même pas oublier la grande majorité des anciens "feffois" qui n'y sont pas, eux, en politique, mais qui s'impliquent dans d'autres lieux. En soi, l'engagement, qu'il soit politique ou syndical, associatif, citoyen à toutes les sauces... me paraît être une bonne chose. Et le fait qu'effectivement, la FEF y conduise me paraît positif. Le problème vient de la notoriété qu'amène la médiatisation du mouvement étudiant à ses leaders. Et effectivement, il est relativement facile pour eux d'entrer en politique dans cet conditions. Cela dit, bosser à la FEF, c'est aussi s'engager totalement pour des idées, passer du temps, des nuits (NDLR : il était 3h34 du mat' quand nous avons terminé - autour d'un verre - cette intéressante discussion), pour défendre les étudiants. Et cet engament là, il est sincère dans la toute grande majorité des cas. Ca, on ne le leur enlèvera pas.

Tu parles de la FEF en tant que mouvement. Qu'entends-tu part là ?

Je penses, comme je l'ai dit plus haut, que la FEF ne se limite pas à un "service clé sur porte" de représentation et à quelques services concrets aux membres. La FEF, c'est aussi la volonté d'être un "acteur actif, citoyen, critique, responsable..." dans la société. Par exemple, la question des sans-papiers nous interpelle. Comme l'a dit un illustre personnage dont j'ai oublié le nom, quand la démocratie va mal, ce n'est pas parce qu'il y trop de fachos, c'est parce qu'il n'y a pas assez de démocrates.

Sur cet intéressant sujet de méditation, François Schreuer, Merci