La Savate - Où en sont nos délégués de cours?

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Les 24 heures derrière nous, il est temps de se replonger dans le vaste monde des délégués de cours. Vaste car, comme nous allons le voir, les délégués ne sont pas un. Chacun d’entre eux façonne en effet sa fonction selon sa personnalité, ses envies, ses priorités. Ainsi, certains se contentent de photocopier les notes de cours. D’autres organisent des soupers de cours. D’autres encore, pas forcément différents, prennent à cœur des dossiers de fond en représentant les étudiants auprès des comités d’année, conseils de département,…

La représentation étudiante et les modes de structuration des délégués prennent des formes différentes à l’UCL. Cela est dû à la diversité des facultés. En Droit par exemple, tous les étudiants suivent plus ou moins la même formation, juriste –à l’exception notable de l’école de criminologie- et disposent donc d’une plate-forme de discussion commune sur ce qui se passe dans leur faculté. Les sujets abordés les concernent tous. Un bureau des étudiants en droit s’est donc créé, réunissant les délégués de manière relativement structurée. Le cas est tout autre dans une fa-culté comme ESPO. Cette entité est divisée –certains diront cloisonnée- en de multiples départements que rien ne semble rassembler autour d’un sujet fédérateur. Nous y trouvons en effet pêle-mêle des étudiants y poursuivant des formations aussi diverses qu’ingénieur de gestion, licencié en sociologie, ou encore DES en études européennes. Faire en sorte que les délégués issus de ces différentes branches se rencontrent et échangent de l’information est extrêmement difficile, du fait de la petitesse du bagage commun. Différentes tentatives ont échoué les années précédentes et cette année, le CESEC relève le défi, avec un certain succès pour l’instant.

Les modes d’élection des délégués varient tout aussi fort. Si certaines facultés pratiquent l’élection, le nombre trop restreint de candidats (un, voire parfois aucun) en empêche souvent la tenue. D’autres fa-cultés (comme celle de théologie et droit canonique) désignent les délégués qui se trouvent ainsi nommés. Les élections elles-mêmes sont organisées tantôt par la faculté (Institut supérieur de philosophie), tantôt par le cercle (CESEC en ESPO).

Comment les délégués perçoivent-ils leur fonction ? Intuitivement, on pourrait penser qu’ils sont avides de formations, de conseils divers et d’une structure où ils pourraient être encadrés. Suivant cette optique, des supports comme le super-bureau coordonné par l’AGL, les formations ou, dans un autre domaine, le guide du délégué ont été mis sur pied les années précédentes. Ces initiatives n’ont connu qu’un succès mitigé. Pourquoi ?

En vérité, l’intuition de départ était pour la moins fallacieuse. Grâce notamment au travail fourni par des étudiants en communication lors d’un séminaire animé par le professeur Volckrick, notre perception des attentes du délégué a sensiblement changé. On y apprend en effet que, loin de vouloir être cornaqué, le délégué aime le côté mystérieux de sa fonction. Il se trouve en effet autour de celle-ci toute une zone où sa liberté d’action est très large. Lui-même peut déterminer quelle orientation donner à son job. Et de ce fait, il considère souvent qu’il est assez formé, qu’il n’a pas besoin d’être dirigé. Par contre, il apprécie énormément les échanges informels avec d’autres délégués, de manière à pouvoir échanger informations et conseils, à pouvoir croiser plusieurs expériences.

Toutes ces conclusions amènent à modifier le regard que l’AGL porte sur les délégués, et donc l’amène à repenser les outils qu’elle va mettre en œuvre pour l’aider ou simplement communiquer avec eux. Ainsi, les formations ont évoluées, tant celles organisées par l’UCL pour les premières candidatures que celles mises en place par l’AGL pour les conseillers, et très prochainement, pour les délégués.

Il ne faut en effet pas non plus tomber dans le piège qui consisterait à supprimer toutes les structures de coordination et d’échanges. La création d’un tel lieu est essentielle, ne serait-ce qu’afin, on l’a dit et répété, de partager des pratiques concrètes de délégué. Comment cela se passe-t-il dans la faculté d’à côté, quels rapports les autres délégués entretiennent-ils avec leur secrétariat,… ? Ensuite, celles-ci permettraient de transmettre et échanger les informations concernant
d’éventuelles réformes dans la faculté, ou encore à porter des projets en évitant de se marcher sur les pieds. Enfin, last but not least, un tel lieu doit pouvoir permettre un débat entre étudiants à propos de thèmes qui touchent toute l’université. On peut citer le sous-financement de l’enseignement, le numérus clausus ou encore l’harmonisation européenne de l’enseignement.

Si le Congrès étudiant qui se tiendra début novembre constitue déjà une formidable opportunité d’ouvrir la discussion, d’autres initiatives peuvent être imaginées, comme une « journée des délégués »