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La Savate - Liberté d'accès : réponse à la critique


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Article paru dans La Savate n°278, lundi 2 décembre 2002

Liberté d'accès
Liberté d'accès : réponse à la critique
par Gilles VERNIERS


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Voir aussi :


  • Liberté d'accès | L'esprit critique à Louvain-La-Neuve
    par Lionel PONCELET, n° 278, lundi 2 décembre 2002

  • Liberté d'accès | L’esprit critique à Louvain-la-Neuve : Un autre diagnostic
    par Alexis VAN ESPEN, n° 278, lundi 2 décembre 2002

  • Avant-propos : Cela fait plaisir de constater que nos articles suscitent des réactions. La Savate est bien une plate-forme ouverte à diverses positions, il n'est pas nécessaire de revendiquer son droit d'expression pour y faire publier son point de vue.

    Cela ne m'empêche pas de m'étonner, du ton employé dans l'article qui précède (Cf. "article Savate n°278, L'esprit critique à Louvain-la-Neuve"). Avant d'épiloguer là-dessus, revenons au débat qui nous préoccupe, celui de la liberté d'accès aux études universitaires.

    Des conditions "intellectuelles" pour accéder à l'université.

    Selon toi, il faudrait dissuader un individu d'accéder à l'université si celui-ci ne fait pas montre au préalable de bonnes prédispositions, quand bien même cela contreviendrait à sa vocation. Pour ce faire, il faut un instrument. Or, le seul instrument existant à ce jour, le CESS (certificat d'études secondaires supérieures), est inopérant, du fait de la banalisation de ce bout de papier et de la massification de l'enseignement. Il faut donc trouver de nouveaux repères.
    Dans la mesure où la corrélation entre la réussite et l'origine sociale existe, je ne pense pas que la dichotomie " apte-inapte " que tu utilises soit très pertinente. Qui peut juger, d'ailleurs, qu'une personne est apte ou pas à devenir universitaire? Être universitaire n'est pas qu'une question de prédispositions. Cela se construit, cela s'acquiert. Ensuite, la dissuasion opère plus sur la confiance en soi que sur les capacités réelles de l'individu. Or, l'université intimide déjà bon nombre d'étudiants.

    Tout ce que l'on obtiendra en opérant cette distinction, c'est l'accroissement des inégalités sociales face à l'accès aux études (qui reste un moyen imparfait mais un moyen quand même d'ascension sociale) d'une manière directe (la sélection) et indirecte (en projetant l'image d'un type d'enseignement forcément meilleur et plus valorisant socialement que les autres, puisque l'entrée est limitée).

    À titre de remarque, la réorientation que tu prônes existe déjà dans le secondaire, quand au lieu de faire doubler un élève dans le général, on le pousse à aller vers le technique ou le professionnel. Double conséquence néfaste, pour l'individu d'abord - qui se voit forcer de prendre une voie qu'il n'a pas nécessairement choisie - pour l'enseignement technique et professionnel ensuite, qui se voit quasi institutionnalisé comme voie de garage.

    L'université n'a pas à pallier les carences du secondaire

    La question est finalement de savoir si les profs de 1ère candi doivent ou pas "secondariser" leur enseignement de manière à rattraper le retard qu'accuse une partie de leurs auditoires, de rendre leurs cours plus accessibles au plus grand nombre et ce afin de diminuer le taux d'échec. Ce n'est évidemment pas souhaitable. Le rôle de l'université n'est pas d'appliquer des sparadraps sur toutes les plaies du secondaire. Il est évident qu'une large part des problèmes se situe en amont, qu'il est urgent de réfléchir et d'agir au niveau du secondaire de manière à ce qu'il permette aux étudiants qui en sortent de pouvoir choisir leur orientation avec le maximum d'atouts en mains et ceci avec le moins de disparités possibles entre établissements. La problématique est large, complexe, et devra faire l'objet d'un article ultérieur (avis aux candidaits). Le contraire est aussi vrai. L'université n'a pas à se décharger de ses responsabilités pédagogiques en déplaçant le moment de la sélection à la fin des humanités.

    Je relèverai maintenant deux curiosités, à ce stade de ton argumentation :

    - Premièrement, tu reconnais les carences de l'enseignement secondaire et tu estimes - à juste titre - que l'université n'a pas à en payer le prix. Et tu nie par ailleurs le caractère discriminatoire de l'examen d'entrée… En quoi un examen d'entrée placé sur un système hétérogène ne serait-il pas discriminatoire? Je ne me l'explique pas.

    - Ensuite, on peut s'interroger sur le lien logique que tu places entre la massification de l'enseignement (qui est une bonne chose) et la banalisation et la perte de valeur du CESS. Si telles sont les conséquences de la massification de l'enseignement secondaire, alors celle-ci n'est pas une bonne chose, contrairement à ce que tu reconnais juste avant. Ce que tu dis est incohérent. Demandons-nous aussi si la massification de l'université a entraîné une chute de la valeur des diplômes qu'elle délivre (1).

    Tant qu'à parler d'idées reçues, poursuivons. En voilà une bien belle, quand tu affirmes qu'un examen d'entrée permet d'avoir un meilleur taux de réussite. Reprenons ton exemple des ingénieurs, que je pense être particulièrement mal choisi. L'examen d'entrée aurait, selon toi, un impact positif sur le taux d'échec en 1ère candi. En effet, le moment de la sélection étant avancé, ce rapide constat n'étonnera pas. Cependant, lorsque l'on élargit un peu l'angle de vue et que l'on prend en compte les résultats cumulés de 1ère et de 2e candi, on s'aperçoit que le taux d'échec obtenu au terme des candidatures n'a rien à envier à celui que l'on trouve dans les autres facultés (le taux de réussite en 2e candi étant plus faible qu'ailleurs).

    Par contre, il a un effet bien réel sur la sélection sociale. En 1999, 20% des étudiants, toutes facultés confondues, provenaient de catégories sociales modestes (avec des pointes à 27% et à 28% pour les facultés de psycho et pharma). Pour la faculté de FSA, ce taux était de 7,30%. En 1967, ce taux était de 16,67%. En moyenne, le taux d'étudiants issus de milieux élevés en 1999 était de 44,2% (toutes facultés confondues), avec une pointe de 65% pour la faculté de FSA (2). Les études en FSA sont clairement socialement sélectives. Celui qui se situe dans la bonne classe sociale réussit. Le mérite a finalement peu à voir là-dedans.

    Élevons enfin un peu le débat pour aborder deux points importants, pour resituer le cadre dans lequel nous plaçons notre réflexion. Le premier point traite de l'égalité et le second de la lutte contre la reproduction sociale, puisque c'est bien là le fond de l'histoire et l'enjeu de la question.

    L'égalité de moyens contre l'égalité de résultat

    Il est facile de nous accuser de démago-utopisme lorsque l'on parle d'égalité ou du mal que l'on pense des instruments existants de sélection. Encore faut-il s'entendre sur ce dont on parle. On se mêle souvent les pinceaux quand on parle d'égalité. Le concept est un peu usité et l'on court toujours le risque, en le brandissant, de passer pour un quelconque paléo-marxiste, comme bien d'autres par le passé. On peut introduire toutefois une distinction utile entre l'égalité de résultat (qui serait, pour faire court, cette vision caricaturale de l'égalité, ou chacun devrait obtenir une part égale des ressources ou une part des ressources correspondant à ses besoins, besoins définis par ailleurs dans les limbes d'une autorité planificatrice) et l'égalité de moyens ou l'égalité équitable des chances. Celle-ci requiert, je me répète, que les origines sociales ou culturelles ne doivent pas être sources de discriminations dans l'accès aux études et dans l'accès aux positions sociales postérieures. C'est ce qu'on appelle aussi l'égalité des possibilités d'accès aux positions sociales (c'est-à-dire qu'à talent égal, des personnes devraient avoir la même chance d'obtenir des positions équivalentes, sans préjudice de leur origine sociale et/ou culturelle).

    Le propos n'est donc pas de dire que tout le monde doit aller à l'université (ce que requerrait l'égalité de résultat, puisque tout le monde devrait accéder aux mêmes positions sociales) mais que celle-ci doit rester ouverte à tous ceux qui en ont la capacité. Le CESS ne constitue pas un bon indicateur pour évaluer cette capacité? Raison de plus pour ne pas fermer l'accès à l'université.

    De la lutte contre la reproduction sociale

    Le sentiment d'inéluctabilité de l'injustice d'un système n'est pas une raison pour institutionnaliser celle-ci à des fins purement pragmatiques. C'est une question de point de vue et d'engagement. Soit on prend pour argent comptant le fait accompli de l'injustice sociale et on se borne à rationaliser le système sur base de critères d'efficacité (ou de coût) ; soit on s'échine à essayer d'imaginer une alternative qui aille dans le sens d'une plus grande égalité (ou d'une moins grande inégalité, question de point de vue). À cet égard, nos positions sont claires. Les solutions, moins.

    Mais que l'on s'entende bien. La liberté d'accès n'est pas la panacée. La sélection sociale s'opère également sur les bancs de l'université. Et quand bien même elle ne s'y opérerait pas, elle s'effectuerait par la suite. Ce n'est pas pour autant qu'il faille remplacer ce système par un autre qui institutionnalise cet état de fait. Quand un système est injuste, ce n'est pas la peine d'en rajouter. En prônant l'installation d'une barrière formelle à l'entrée de l'université, tu traites le symptôme et non la cause, tel le comportementaliste qui soigne un déterminisme en en superposant un autre. Encore une fois, limiter l'accès aux études supérieures revient à entériner les inégalités antérieures.

    Enfin, la forme. Puisque tu sembles considérer que mes propos sont dogmatiques et paternalistes, que je prends position au nom de la communauté étudiante sans me préoccuper de ce qu'elle pense, permets-moi d'apporter une petite clarification. Je te rappelle que je travaille au sein d'un comité composé de membres élus sur base de programmes définis et débattus publiquement au cours d'une campagne démocratiquement menée. Chaque personne est libre de défendre ce en quoi il croit et de se présenter aux élections (dont les prochaines seront tenues fin février). Ne l'aurait-elle pas fait qu'elle pourrait encore présenter ses positions lors des Conseils de l'AGL, qui sont publics. Enfin, la démonstration vient d'en être faite, toute personne est libre d'exposer ses idées dans la Savate, journal de l'AGL certes, mais ouvert aux opinions qu'elle ne partage pas (à moins qu'il s'agisse de propos délictueux).

    Enfin, il n'a jamais été question pour l'AGL d'être neutre. Et croire que raisonner en termes pragmatiques, c'est-à-dire de ne réfléchir et de n'agir qu'à partir du donné, est une manière non-idéologique de procéder est faux. Il s'agit là de la pire des idéologies, celle qui ne dit pas son nom.

    (1) À cet égard, la faculté vétérinaire de Liège constitue il est vrai un bon contre-exemple, où la liberté d'accès, dans les conditions actuelles, met à mal l'autre idéal des études, à savoir la qualité de la formation (Cf. Savate 275).

    (2) Source : "La démocratisation de l'enseignement universitaire. Mythe ou réalité ?", Note de synthèse, page 9, tableau 8.


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