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La Savate - Quel honoris causa ?


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Article paru dans La Savate n°280, lundi 3 février 2003

Fête patronale
Quel honoris causa ?
par Gilles VERNIERS


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Voir aussi :


  • Edito | Quels docteurs pour l'université ?
    par François SCHREUER, n° 280, lundi 3 février 2003

  • ATTAC | Notre position quant au débat des docteurs honoris causa
    280, lundi 3 février 2003

  • Doctorat honoris causa de Pascal Lamy : ne vous trompez pas de cible !
    par Daniel DUMONT, n° 282, lundi 17 février 2003

  • Le choix du thème de la mondialisation, pour la fête patronale de l'UCL, pouvait laisser attendre une intéressante rencontre entre l'université, ses valeurs et les réalités d'un monde de plus en plus intégré qui ne sont pas sans déterminer profondément les conditions d'existence de la vie universitaire. Force est de constater que, à notre grand regret, l'occasion risque fort d'être manquée.

    Symptomatique de cet échec, le choix de Pascal Lamy, commissaire européen au commerce extérieur, pour recevoir la plus haute distinction de notre université. Précisons d'emblée qu'il ne s'agit pas pour nous de porter des jugements de valeur sur les qualités intrinsèques de la personne de M. Lamy mais bien de considérer en lui l'incarnation d'une institution et de la politique menée par cette institution. On ne juge pas un acteur social sur la pureté de ses intentions - abîme insondable dont il serait vain d'instruire le procès -, ses grandes qualités morales ou son caractère éminemment sympathique. Nous y reviendrons.

    On touche ici à la signification que l'on entend donner aux doctorats honoris causa (DHC). S'agit-il de célébrer les qualités intrinsèques d'une personne ou, à travers une personnalité, de s'engager sur le terrain du débat public ? A de rares exceptions près, la nomination d'un DHC comprend toujours une dimension politique. chaque personnalité marquante ayant reçu un DHC, depuis Aung SAN SUU KYI jusqu'à Carla DEL PONTE en passant par Khalida MESSAOUDI, engage et interpelle l'université. Tant mieux, sous réserve que l'université assume ce choix et le caractère engagé de celui-ci.

    Or, si le choix du thème de la mondialisation est pertinent et particulièrement urgent à adresser dans le contexte actuel, il aurait été souhaitable que l'université catholique de Louvain - souhaitant prendre position - aille jusqu'au bout et qu'elle ne s'englue pas dans cette incohérence qui consiste à inviter et honorer des personnes qui, par leurs prises de position ou par les fonctions qu'ils occupent ou ont occupé, ou encore par les systèmes de valeurs qu'elles incarnent et véhiculent, forment un panel pour le moins hétéroclite, voire contradictoire. Comment mettre sur le même plan un Joseph Stiglitz, auteur d'une critique acerbe du fonctionnement des institutions monétaires et financières internationales (le FMI et dans une moindre mesure la banque mondiale), et un Pascal Lamy, représentant soumis des 15 à la table de négociation de l'OMC? Le changement de dénomination de la cérémonie (d'"Une autre mondialisation", titre initial de la cérémonie, à "Quelle mondialisation?") est significatif à cet égard, quoiqu'en disent nos autorités.

    Plus fondamentalement, c'est la question de la caution morale que l'université appose à la politique extérieure de l'UE en matière commerciale qui a retenu notre attention. Sommes-nous suffisamment satisfaits de la politique commerciale extérieure européenne que pour décerner une telle distinction à la personne qui l'incarne et créditer indirectement l'institution qui l'emploie ? Nous ne le pensons pas. Donner une distinction à un commissaire européen au commerce extérieur en exercice, c'est faire preuve d'autosatisfaction par rapport à la politique menée par la Commission et les 15 Etats membres qui le mandatent. Souligner en réponse les nobles qualités de la personne en question pour justifier la distinction (et ainsi le renforcer dans son combat pour une mondialisation plus équitable) nous apparaît comme un subterfuge (et quand bien même ce serait çà, il aurait fallu le dire avant). Par ailleurs, on n'est même pas sûr que cela soit perçu. Puisque nous sommes dans le registre du symbolique, il n'est pas inutile de rappeler l'importance de la perception des symboles.

    Plus encore, les craintes nouées autour des négociations dans le cadre de l'AGCS et la contribution très engagée de la Commission européenne à la diffusion d'une conception instrumentale de l'enseignement - à travers, par exemple, le concept d'employabilité - nous paraissent entrer en contradiction dérangeante avec les valeurs affichées par l'UCL en matière de préservation du caractère public de l'enseignement et de son financement, du rôle critique et intellectuel des universités face à une instrumentalisation croissante de l'éducation au service de la formation de la "ressource humaine"... Dernière victime en date, le département d'économie pure de l'Université de Liège, menacé de dissolution.

    Ceci nous amène à reconsidérer la portée du doctorat honoris causa. Sans vouloir trancher cette épineuse question, on peut d'ores et déjà pointer une alternative. Soit on estime que le DHC vient couronner l'action d'une femme ou d'un homme dans sa globalité (ce qui comporterait le risque de ne récompenser que des figures consensuelles retraitées et "multi-récompensées" par ailleurs, ou presque), soit on l'accorde à une personnalité en exercice, affectant de la sorte au DHC un rôle utilitariste dans le cadre d'un rapport de force ; une manière de faire pression dans l'espace de décision (ce qui, sommes toute, n'est pas très crédible dans le chef de l'UCL). Loin de jeter l'anathème a priori sur la deuxième option, il convient d'être prudent dans ses choix, d'éviter le
    risque d'ingérence (non pas que l'université doive rester neutre - le choix de la neutralité est le choix de l'incompétence - mais elle doit rester critique), d'éviter à rentrer dans une logique stratégique circonstancielle (la cérémonie fait plus de bien à l'UCL qu'aux personnalités honorées, en terme d'image), de manière à ne pas courir le risque de prise de position inopportune.

    De manière plus formelle enfin, on peut relever l'incohérence supplémentaire de la part des autorités de l'UCL qui est d'avoir systématiquement éludé toute tentative de débat dans le processus de nomination des personnalités aujourd'hui honorées. Ainsi que du changement de titre de la cérémonie, ou encore de la disparition à ce jour inexpliquée du 4e "lauréat" aux distinctions suprêmes, un religieux à la retraite. Et ce malgré les rappels incessants des représentants étudiants au Conseil académique (instance délibérative en charge de cette question) - et de faire appel en ce jour à l'éthique de la discussion, aux vertus du dialogue et de la rencontre des horizons. En-deçà des enjeux de fond, c'est cette contradiction quasi atavique du fonctionnement de l'UCL qui a motivé la décision de l'Assemblée générale des étudiants de faire circuler une pétition contre cette nomination - de manière à susciter un débat qui n'a pas eu lieu au sein des autorités compétentes ni au sein de la communauté scientifique et étudiante - ainsi que de ne pas assister à la cérémonie de remise des honoris causa de son université.


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