La situation empire d'heure en heure dit-on et pour autant que la chose soit encore possible, c'est effectivement le cas. Comme aux pires heures de sa déjà longue histoire, le Proche-Orient est en feu, entraîné dans une spirale de violence que rien ne semble pouvoir enrayer. Chaque jour, on apprend un nouvel attentat, un nouveau bombardement, de nouveaux morts.
S'agit-il pour autant d'une "guerre", comme on l'entend de plus en plus ? Je ne le pense pas. Le petit Larousse la définit comme une "lutte entre états, puissances..". Si Israël est bel et bien un état, une puissance, où se trouve l'autre ? Les Palestiniens n'ont ni armée, ni souveraineté, ni frontières. Ils ont des pierres, quelques bombes artisanales, quelques roquettes tout au plus. En face, il y a l'armée la plus moderne du monde, des chars et des F16.
Cette non-guerre est-elle alors l'oeuvre de "terroristes", comme ces infâmes qui ont fait sauter les tours new-yorkaises et qui croupissent aujourd'hui dans des geôles américaines à Cuba ? On ne saurait bien entendu cautionner la violence aveugle envers des civils, des enfants. Mais les victimes palestiniennes sont 4 fois plus nombreuses que les israéliennes. La réalité de la vie du peuple palestinien est aujourd'hui celle de la plus pure oppression, politique, militaire, économique.
Cette réalité, c'est celle, quotidienne, de familles ruinées et affamées par le passage de chars isréaliens dans leurs champs ou plantations d'oliviers (il fallait dégager la vue pour la "sécurité") ou par la confiscation d'un camion de marchandises à un check point. C'est celle d'un isolement complet, par le fait que toutes les frontières sont contrôlées par Israël et par la destruction par les bombardements du port et de l'aéroport internationaux de Gaza. C'est celle d'un enfermement dans les petites cases que délimitent dans les territoires palestiniens les colonies juives, les routes réservées et les infrastructures de "sécurité" de l'armée israélienne. C'est celle de l'humiliation quotidienne d'une occupation par des "colons" en tous points dignes de leurs homonymes qui, il y a un siècle, occupaient le monde pour les puissances occidentales. C'est celle du déchirement de centaines de milliers de réfugiés qui ne pourront sans doute plus jamais mettre les pieds chez eux. Pour en revenir aux "terroristes" palestiniens, je crois que dans d'autres circonstances, nous avons appelé « résistants » des personnes qui faisaient ce qu'ils font aujourd'hui.
Que faire ? Sans doute faire pression sur nos décideurs politiques européens - qui sont sans doute les seuls à pouvoir ramener tout le monde à la table de négociation - pour qu'ils se bougent. Et beaucoup ne demandent sans doute pas mieux que d'avoir l'opinion publique derrière eux : depuis Hubert VÉDRINE ou Jochka FISCHER, respectivement ministres des affaires étrangères français allemand jusqu'à Chris PATTEN, commissaire européen en charge des relations internationales, les déclarations sont de plus en plus claires et positives. Emblématique, depuis quelques jours, un important mouvement se fait jour au sein de Tsahal, l'armée israélienne, de soldats et d'officiers qui refusent d'aller combattre dans les territoires palestiniens, en raison du fait qu'ils estiment ainsi participer à une oppression et non à la défense de leur pays : tout espoir n'est pas perdu.
Ce mercredi 27 février à 12h aura lieu une manifestation de solidarité, les infos pratiques se trouvent en pages intérieures.
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