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Article paru dans La Savate n°242, lundi 7 mai 2001

Discours étudiant à la cérémonie de remise des honoris causa
Université et culture
par Alexandre CHAIDRON


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Voir aussi :


  • Sneak preview du 25 octobre | "O Brother", where art thou ?
    par Maxime WATTEL, n° 226, lundi 6 novembre 2000

  • Théâtre | Hedda Gabler, au Jean Vilar
    257, lundi 28 janvier 2002

  • Expo : "Clichés du Centre"
    par Mathilde COLLIN, n° 258, lundi 4 février 2002

  • Le chocolat
    par François SCHREUER, n° 241, lundi 23 avril 2001

  • Bientôt l'univers-ciné de Louvain
    par Gilles VAN IMPE, n° 233, lundi 12 février 2001

  • Fête de l'université | Cartons blancs et blancs cassés : petites mondanités à l'UCL...
    par François SCHREUER, Gilles VERNIERS, n° 242, lundi 7 mai 2001

  • Nous vous proposons ci-dessous le discours prononcé par Alexandre Chaidron, président AGL de cette année à l'occasion de l'inauguration de la Grande Aula et de la remise des Docteurs Honoris Causa le 2 mai passé. C'était l'occasion pour les étudiants de rappeler leurs inquiétudes à propos de l'emprise croisante de la seule logique marchande sur l'université, le savoir et la culture.

    Messieurs Josef Svoboda, Jordi Savall, Gerhard Richter et Amin Maalouf, l'Université Catholique de Louvain a décidé de vous octroyer le titre de docteur Honoris Causa. Par cet acte elle reconnaît l'importance à la fois pour notre université et pour la société en général de la place du théâtre, de la musique, de la peinture et de l'écriture. Messieurs à travers vos arts vous symbolisez ce à quoi chacun d'entre-nous aspire : le temps de prendre du recul face aux événements de la vie, de proposer et de partager avec l'ensemble de la collectivité une définition de sa vision du monde, en d'autres termes se libérer un espace d'écoute, d'imagination et de création par rapport au monde qui nous entoure. Une société qui n'adopte pas ces attitudes est vouée à se refermer sur elle-même. Une université qui refuse cette démarche est condamnée au même sort.

    Malheureusement messieurs, vos explorations et aventures artistiques relèvent d'un luxe de plus en plus rare pour la majorité d'entre nous. En effet, la prégnance croissante de l'esprit de compétition et de rentabilité nous contraint à une course effrénée, en nous niant tout retour sur soi et sur le monde faute de temps. Nos relations sont ainsi empreintes de vitesse et d'éphémères. Le besoin pressant de résultats nous oblige à aller toujours plus vite, à être plus performant. Prenons-nous encore quelques instants pour s'arrêter et respirer ?

    L'université et l'enseignement, à la fois miroirs et acteurs de notre société, ne sont pas épargnés par cette spirale.

    En effet, en tant que représentant des étudiants de notre institution, je ne puis m'empêcher de vous partager mon inquiétude. Face aux mutations qu'il subit actuellement, sous la pression des logiques décrites il y a un instant, notre enseignement, patrimoine et vecteur de transmission de notre culture, est mis en péril. Le risque est réel de mettre à mal des acquis durement conquis tel que la démocratisation des études et leur organisation publique, garante de leur l'accessibilité et de leur indépendance intellectuelle. Je fais ici allusion à la réforme dite 3-5-8 portant sur l'harmonisation des cursus d'études en Europe. Au-delà des objectifs - certes louables - de mobilité et d'équivalence des diplômes, cette réforme confirme l'ébranlement de la conception culturelle de notre enseignement. La finalité du diplôme professionnalisant risque de réduire les rapports au savoir à la seule logique instrumentale déjà omniprésente dans le marché du travail. Quel sera alors la place des cours de formation générale qui composent la dimension humaniste et critique de l'éducation, et qui constituent une partie du fondement réflexif de notre culture. Que dire de la dévalorisation subséquente des filières dites non-rentables ou non financable qui vont au-delà de la simple acquisition de compétences. Enfin il existe un sérieux danger d'une augmentation du minerval pour l'accès au master, et de voir ainsi renforcer des inégalités sociales et culturelles que notre enseignement public s'était efforcés de réduire. En résumé, l'idée de privatisation de l'enseignement et de la formation ne provient pas de fabulations estudiantines. Les dérives de cette réforme sont bien réelles. L'enseignement, au même titre que les autres secteurs du service public, n'échappe pas dans la redéfinition de ses missions et de son mode de fonctionnement, à une influence croissante de la pensée néolibérale.

    Il est urgent que cette réforme qui concerne le devenir culturelle de notre société soit largement débattue sur la scène publique.

    Or, qui serait capable de nous situer clairement le contexte, le contenu et l'avenir que cette réforme nous réserve? D'une part, les principaux intéressés, professeurs et étudiants commencent à peine à être informés de son existence tandis que la société civile l'ignore totalement. D'autre part, un sentiment de résignation est perceptible parmi ceux qui en sont déjà au courant malgré que les critiques que l'on formule à son égard sont des plus légitimes dans une société démocratique. N'entendons-nous pas dire partout que ces réformes nous dépassent, que nous n'avons pas d'influence sur elles et que de toute façon nous avons ni le choix et ni le temps d'y penser ?

    Dès lors, ne laissons pas notre culture être définie par des technocrates ou des lobbies mus par leurs intérêts propres, bien éloignés de nos préoccupations d'ouverture et d'égalité.

    Messieurs , vous êtes encore parmi ceux qui ont la chance d'échapper à cette spirale qui aliène notre temps et altère donc nos facultés à formuler nos représentations du vivre ensemble. Une des clés de votre réussite réside sans doute dans les moyens que vous vous accordez: le temps de la réflexion et la passion de l'action. Votre démarche artistique, même si elle diffère sensiblement de la démarche scientifique, suggère néanmoins un art de vivre qui nous fait défaut, même ici au sein de notre Université. En vous fêtant, il ne s'agirait pas que vous serviez d'alibi à nos désenchantements mais bien que nous inaugurions tous ensemble une nouvelle ère...

    Je vous remercie,


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