Mardi passé, des étudiants on envahi les locaux de l'ABSyM, syndicat des médecins à Bruxelles pour manifester symboliquement leur opposition au numerus clausus dans les locaux de leurs plus fervents - et de plus en plus isolés - promoteurs. Un étudiant de Louvain-la-Neuve y était.
Les étudiants
Comme vous le savez sans doute, le mouvement étudiant entame une nouvelle semaine de mobilisation. (En tout cas les lecteurs de La Savate le sauront) Toujours contre la même chose, me direz-vous. Et vous n'aurez pas tort mais il faut se battre tant que l'on a pas gagné, surtout quand on est si proche du but. C'est donc pour démocratiser l'accès à l'enseignement supérieur que la FEF, la VVS (Vereniging van Vlaamse Studenten), la VSK (Vlaamse Scholierenkoepel - Association des élèves flamands), votre AGL, la Fédé (de l'ULg) on lancé cette semaine de mobilisation et de sensibilisation qui se clôturera en apothéose avec la manifestation nationale ce mercredi 15/11 à) Bruxelles. (RDV à 14h pl.Rogier tout près de la gare du Nord. Le train sera GRATUIT !)
Le numerus clausus (encore lui)
Parmi les barrières les plus significatives, perverses et odieuses figure le célèbre Numérus Clausus. J'attire votre attention sur le fait que c'est une mesure FEDERALE, prise par le ministre Colla (celui de la crise de la dioxine) . Celui-ci a cédé à la pression d'un groupe de pression, du lobby corporatiste de l'ABSyM (Association Belge des Syndicats de Médécins). Celui-ci ainsi que des études bâclées ont convaincu le ministre que la Belgique, avec son endettement (à chaque pays sa spécilité) et celui de la sécurité sociale fonce tête baissée vers la catastrophe. En effet, vu le nombre d'étudiants inscrits dans les facultés de médecine, nous aurons une pléthore de médecins donc plus de remboursement de soins donc des frais pour la sécurité sociale encore plus nombreux et élevés. Ce qui s'avère aujourd'hui, c'est que c'est pour le moins exagéré : en fait, on ne sait pas si oui ou non il y aura trop de médecins.
L'ABSyM
L'ABSyM a cru que cette mesure protégerait les médecins, leur corporation, leurs revenus. Le Numerus Clausus a clairement été envisagé comme un rempart contre les indésireux, c'est à dire ceux qui, soi- disant, ne sont pas assez bons. L'ABSyM ne s'est préoccupé que de ses protégés, les "fils d'Hippocrate" et pas de ceux qui depuis toujours ont voulu exercer ce métier et qui sont rejetés sous prétexte, non pas de n'être pas bons mais de ne pas être le meilleurs, pour peu que des examens de candis puissent cerner les praticiens les plus compétents et les plu humains.
Histoire d'une rencontre sans invitation
Les associations d'étudiants ont donc décidé de mener une action symbolique, "main dans la main" comme l'a dit François de Brigode, Flamands et Francophones réunis. Car même si le système d'examen d'entrée, pratiqué en Flandre, paraît moins mauvais, c'est le numérus qui est visé. En effet, c'est ce choix de société qui réduit le nombre de médecins et qui hypothèque le futur des soins de santé variés, à proximité ou à domicile, par des médecins compétents (que nous connaissons aujourd'hui) et pas surchargés (comme c'est le cas pour certains aujourd'hui : 60 ou 70 heures/semaine !) que nous critiquons. Rendez-vous était donc pris ce mardi 7/11 à la port de Namur à 9h. La plupart sont donc arrivés vers 9h45.( Merci qui ? Merci, la SNCB !) et nous nous mîmes en route vers les locaux de l'ABSyM, chaussée De Boondaal, à deux pas de la place Flagey à Ixelles.
L'entrée dans les bureaux fût presque trop simple, le gardien et les quelques employés présents ignorent non seulement notre visite mais aussi le propos de celle-ci. C'est seulement quand nous commençâmes à accrocher nos calicots que notre bonhomme se fâcha tout rouge et nous menaça de faire venir la police. Dix minutes après notre entrée, ce fût chose faite. Certains d'entre nous s'en réjouirent, arguant que POLBRU n'avait sans doute pas encore assez fait parler de ses interventions " musclées "...
Mais ce sont les journalistes qui arrivèrent les premiers. (pas très difficile me direz-vous...) Mais la police ne tarda pas et ordonna, en français et néerlandais, d'évacuer les locaux, y compris, bien sûr à la presse. Quand des photographes s'apprêtaient à photographier cette intervention, il allèrent jusqu'à mettre les mains devant les objectifs, façon " pays totalitaires " !
Les étudiants ne l'entendaient pas de cette oreille et même si ils finirent pas laisser leurs porte-paroles à l'intérieur, ils ne quittèrent pas le bâtiment et se cantonnèrent sur le paliers et les escaliers. Mais les présidents respectifs sortirent aussi sur le palier où ils menèrent leur conférence de presse. Pendant ce temps-là, la police d'Ixelles avait fait venir un esquadron spécialisé, qui posta des chiens et leurs maîtres devant le bâtiment !
Vers 11h 45, les étudiants scandèrent encore quelques slogans et sortirent, un à un, du bâtiment, sous les objectifs des caméras. Le but des cette action symbolique était donc atteint : lancer, avec le plus d'échos possible une nouvelle semaine de mobilisation en espérant qu'en ce qui concerne la liberté constitutionnelle d'accès à l'enseignement supérieur, les étudiants obtiendront gain de cause.