Qu’ils soient de la région, de la ville, de l’université, des associations ou du des kots à projet, de nombreux acteurs culturels d’Ottignies-Louvain-la-Neuve avaient répondu présents au module culture. Témoignant de leur enthousiasme, ce magnifique cocktail de personnalités aux intérêts marqués et somme toute très diversifiés s’était réuni pour cette première rencontre nécessairement hétéroclite.
Chacun a pu exprimer librement ses attentes, ses projets et les enjeux de sa mission. Monsieur Ringlet soulignait son souhait de collaborer à la création de relations entre ville, région et université, d’interroger les programmes de cours quant à leur « souffle culturel » et, si le besoin s’en faisait sentir, de remettre la culture dans la formation. Il a très habilement et justement exprimé que Louvain-la-Neuve, vivant de multiples formes d’expression culturelle, avait besoin d’une coordination ne devant en aucun cas devenir une direction culturelle.
Les difficultés à se faire une place légitime, à améliorer la visibilité des événements et à répondre aux impératifs financiers sont le centre de la problématique rencontrée par les kots à projet culturel et les petites asbl. Alors que les gros ensembles culturels marchent bien, les petits ne tiennent pas dans la durée. La culture s’immiscant dans l’âge de la consommation, il importe de développer la pratique artistique, l’expérience de la création, en entrant dans une réflexion qui ne doit pas écarter les questions de moyens et d’outils.
Les étudiants, comme les autres intervenants, se sont penchés sur le paradoxe qui pouvait naître de la volonté de coordonner des activités culturelles d’une part et le soutien nécessaire des initiatives étudiantes produites en grands nombres dans un laps de temps réduit (réduit par la durée de l’année académique et les exigences que leur imposent la réuissite de leurs études). C’est une partie du challenge que monsieur Ringlet a accepté pour tâche, nous nous en réjouissons.
Revenons à des choses plus sérieuses, notre échevin, Jean-Marie Heuze, a insisté, documents à l’appui, sur sa volonté de faire de Ottignies-LLN le pôle culturel du Brabant Wallon. Le centre culturel d’Ottignies-LLN insiste sur l’importance de rester à la hauteur de ce pôle culturel en tissant des relations socio-culturelles. Malgré cette volonté, a été évoqué le problème de gestion des projets étudiants pour faute de délais, de méthode et de temps de travail qui ne sont, selon la directrice du centre culturel, pas compatibles. Entendez que, alors que les étudiants réalisent deux, trois de leurs projets par année académique, le centre culturel a besoin d’un an et demi pour monter un spectacle…
La culture n’est pas qu’une affaire de professionnels. Diverses initiatives doivent être prises, peut-être également au niveau facultaire, afin de promouvoir les (anciens et nouveaux) étudiants artistes. Et, en témoignent les activités très réussies de la Ferme du Biéreau tant au niveau de la variété de programmation que du large public rencontré, Louvain-la-Neuve n’est pas seulement un lieu de consommation de la culture.
Les débats se sont donc égrainés d’un rayon à l’autre en passant finalement bien loin des réalités vécues par les étudiants (en nombre insuffisant). Dans la pluralité des activités culturelles présentes sur le site, n’y a-t-il pas également une place pour l’Autre culture, celle qui se réclame de l’expérience étudiante ? La culture de demain ne se vit-elle pas dans les kots à projet culturel d’aujourd’hui ? Monsieur Ringlet remarquait en conclusion que le souci de chacun est de réussir son événement (avec son propre public), qu’il faut permettre à chacun de garder sa spécificité et de collaborer (quand cela semble possible) en créant alors des mixités sans abattre les spécificités. Dans cet esprit, la commission culture relèvera certains défis dès le second quadri... à vos agendas !