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La Savate - Harmonisation : prétexte à la privatisation de l'enseignement ?


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Article paru dans La Savate n°239, lundi 26 mars 2001

Harmonisation : prétexte à la privatisation de l'enseignement ?
par le comité AGL


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Voir aussi :


  • De la privatisation de la norme au déni de démocratie
    par John PITSEYS, n° 254, jeudi 29 novembre 2001

  • Edito | Stupeurs
    par François SCHREUER, n° 274, lundi 28 octobre 2002

  • Edito | Et, dites euuuh, vous connaissez 3-5-8 ?
    par Mathilde COLLIN, n° 237, lundi 12 mars 2001

  • Congrès des étudiants | Module Bologne
    par Olivier FILOT, n° 278, lundi 2 décembre 2002

  • Bologne | Etat des lieux : où en sommes-nous ?
    par François SCHREUER, n° 274, lundi 28 octobre 2002

  • Enseignement | Bologne : état des lieux
    par Mathilde COLLIN, n° 282, lundi 17 février 2003

  • Derrière la lettre des déclarations adoptées par les ministres européens sur l'enseignement supérieur (les déclaration de Bologne et de la Sorbonne), étudiants et professeurs sont de plus en plus nombreux à déceler des évolutions pour le moins inquiétantes. Tout en restant ancré dans la société, c'est un enseignement public, critique et indépendant qui est remis en cause.

    Le projet d'harmonisation de l'enseignement supérieur tel qu'exposé dans la déclaration de Bologne semble plutôt séduisant ; il affiche une volonté louable d'une circulation accrue des étudiants et des professeurs au sein du vieux continent et, mieux encore, prévoit d'assurer l'équivalence des diplômes.

    Que de belles intentions me direz-vous ? On voudrait le croire mais on ne peut s'empêcher d'exprimer de fortes craintes face à cette perspective de bouleversement complet de notre enseignement supérieur.

    Avant tout, il convient de constater que l'ensemble de ces questions ne sont pas débattues sur la scène publique. Des choix aussi fondamentaux pour une société que son enseignement ne peuvent être uniquement l'affaire de technocrates mus par des intérêts privés. Elles doivent au contraire faire l'objet d'une véritable délibération avec tous les acteurs de l'enseignement supérieur. Il s'agit là d'une exigence démocratique.

    Au delà des objectifs officiels, les réformes envisagées laissent présager une emprise croissante du secteur privé et de sa logique marchande dans l'enseignement. La compétition à laquelle se livrent les universités en concurrence permanente existe déjà et une part sans cesse croissante du financement de leurs activités proviennent du privé notamment dans le domaine de la recherche appliquée ou des programmes de troisième cycle. Par ailleurs, des organismes privés de certification des connaissances et des compétences existent déjà. De là à définir les contenus des apprentissages dignes d'être dispensés dans les institutions d'enseignement, il n'y a qu'un pas à franchir. Et la réforme de l'enseignement programmée pourrait bien en être l'occasion.

    En effet, la déclaration de Bologne et le projet 3-5-8 (issu du rapport Attali, sur lequel nos responsables de l'enseignement supérieur semblent se baser) prévoit une harmonisation de la structure de l'enseignement ainsi qu'un système d'accréditation des diplômes spécifiant la valeur du parcours suivi par l'étudiant. En définissant ainsi de l'extérieur les structures et les diplômes, on ne peut qu'aboutir à une uniformisation progressive des contenus des cours et des apprentissages. En outre, un classement des diplômes en fonction de leur rentabilité future sur le marché du travail et un "top 20" des universités entraînera un enseignement supérieur à deux vitesses : d'un côté, les unifs "performantes", de l'autre les "universités-déchets", tout juste bonnes à délivrer un diplôme en fin de cursus.

    Le risque de privatisation en douceur de l'enseignement est inquiétant à plus d'un titre. Premièrement, il ne concernera que les filières les plus rentables aux yeux du marché. Quel avenir sera alors réservé à la recherche fondamentale ou aux études moins séduisantes pour les investisseurs privés telles l'histoire, la sociologie, les études d'instituteurs ou d'assistant social? Dans la même logique, les cours de formation générale, tout ce qui compose la dimension humaniste et critique de la formation universitaire, seraient voués à disparaître, ne présentant pas le moindre intérêt commercial.

    Ensuite, la tendance à la constitution d'énormes centre d'enseignement et de recherche met en péril les petites implantations alors qu'elles sont parfois les seules accessibles à de nombreux étudiants.

    Plus fondamentalement, il est inadmissible de considérer le domaine de l'enseignement comme un marché, l'étudiant comme un client et l'université comme un prestataire de services. Cette logique aboutirait à restreindre le rôle de l'enseignement d'une part à la formation de professionnels répondant aux exigences du moment du marché de l'emploi et d'autre part à la reproduction sociale et culturelle des élites, qui auront les ressources sociales et culturelles d'accéder à la formation de deuxième et troisième cycle.

    Le projet 3-5-8 consiste à créer un premier cycle de trois ans offrant une formation directement qualifiante, c'est-à-dire donnant directement accès à une profession. Cela remet évidemment complètement en cause la distinction actuelle entre Hautes Ecoles et universités. De plus, aucune garantie n'assure l'accès aux cycles ultérieurs. Celui-ci pourrait fort bien être conditionné à l'obtention d'un grade, faire l'objet de quotas... et au paiement d'un minerval en rapport avec la chance d'être admis dans le club plutôt sélect des détenteurs du savoir. Le problème de la surcharge horaire est également à garder à l'esprit : une formation sur trois ans causera une augmentation conséquente du nombre d'heures de cours (et de travail personnel, difficile à évaluer à l'avance).

    Il ne faut pas perdre de vue que des lobbys émanant des milieux entrepreneuriaux s'exercent discrètement mais efficacement autour des instances internationales telles l'OMC, l'OCDE ou la Commission européenne pour aller dans ce sens. Que ces mêmes institutions ont déjà produits des rapports stipulant explicitement que l'avenir de l'enseignement supérieur passe par la privatisation de l'enseignement supérieur ou du moins par l'adoption des critères de l'entreprise pour juger de la qualité d'une formation. Et que justement, c'est de ce niveau-là qu'émanent les décisions.

    Il est donc indispensable de réaffirmer aujourd'hui que l'enseignement est et doit rester un bien public. L'enseignement doit être accessible à tous et permettre l'émancipation sociale et culturelle du plus grand nombre. Il faut sortir de la logique où un service n'a de valeur que s'il répond à un besoin solvable. En formant des professionnels compétents mais aussi des citoyens capables de comprendre et de penser la société, l'enseignement est un investissement pour l'avenir. Et l'avenir d'une société ne se mesure pas à l'aune des perspectives de rentabilité à court terme de quelques agents individuels, fussent - ils puissants.

    C'est pour l'ensemble de ces raisons nous vous proposons de vous joindre à la manifestation du 27 mars 2001 à 14h30 qui se déroulera à Bruxelles (Gare du Nord). Une assemblée générale informative de l'AGL aura lieu le même jour à 12h45 dans l'auditoire Agora 10. Le tout en vue de faire pression sur le sommet de Salamanque fin mars et de Prague qui se tiendra en mai, et dont l'objectif est la poursuite du processus en cours.


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